Le marché mondial du luxe va voir son expansion ralentir cette année à +2%, après plusieurs années de "super-croissance", victime notamment de la chute du yen, selon une étude du cabinet Bain & Company réalisée pour la Fondation Altagamma, qui réunit les grands noms du luxe italien.
La prévision initiale de Bain & Company pour 2013, publiée en mai, faisait état d'une hausse de 4 à 5% après +10% en 2012. Elle est désormais de +2% à 217 milliards d'euros (à taux de change courants).
L'étude, rendue publique lundi à Milan, met ce ralentissement sur le compte "de la crise économique persistante en Europe et au virage de la Chine qui est passée d'une phase de forte expansion à la consolidation des positions" acquises.
A cela s'ajoute l'"impact significatif" des variations de taux de change: à taux constants, le marché mondial progresserait de 6%, soit plus que l'année dernière (+5%), selon l'étude.
"La super croissance des dernières années était destinée à s'apaiser", a expliqué Claudia D'Arpizio, partenaire de Bain et auteure de l'étude. "L'aspect positif pour les marques est qu'à présent, elles pourront concentrer leur attention sur la planification du futur", a-t-elle ajouté.
Autre inversion de tendance cette année, c'est la région "Amériques" qui devrait se montrer la plus dynamique avec un taux de croissance de 4% (à 69 mds EUR), contre +2,5% pour la Chine. Ce phénomène s'explique par l'ouverture de nombreux magasins de luxe dans des villes secondaires des Etats-Unis, conjuguée à un boom de visiteurs chinois dans l'ouest du pays, souligne l'étude.
En Europe, le marché devrait croître de 2% (à 74 mds EUR), avec une augmentation des achats de touristes qui compensera la réserve des consommateurs européens.
Au Japon, le chiffre d'affaires devrait à l'inverse reculer de 12% (à 17 mds EUR), malgré une hausse de 9% des ventes en termes réels. "La forte dépréciation du yen a pénalisé les résultats des marques bien qu'en réalité les consommateurs soient de retour en masse dans les boutiques de luxe", note le rapport.
Le sud-est asiatique devrait au contraire voir ses ventes bondir de 11%, y compris dans des pays comme la Malaisie, l'Indonésie ou le Vietnam. Au Moyen-Orient, une hausse de 5% des ventes est attendue tandis que l'Afrique émerge comme "territoire à haut potentiel" avec l'apparition de nouveaux marchés comme l'Angola et le Nigeria.