Le Salon mondial du Tourisme, de jeudi à dimanche à Paris, espère dynamiser les ventes de séjours aux Français malgré la crise et aider à relancer les destinations étrangères convalescentes, Tunisie en tête.
Ouvert au public, ce salon réunira à la porte de Versailles les principaux acteurs du secteur, soit 470 exposants: tour-opérateurs, offices du tourisme étrangers et français, chaînes hôtelières, croisiéristes, distributeurs...
Il avait attiré l'an dernier un peu plus de 100.000 visiteurs et sa directrice Marianne Chandernagor en espère autant cette année.
"Ce sera compliqué de faire mieux car il y a de l'attentisme de la part des clients et les réservations sont de plus en plus tardives", dit-elle à l'AFP.
Les études sont toutefois unanimes: malgré la crise, les Français partent en vacances, même s'ils resserrent les budgets.
"On espère booster les ventes. D'habitude, un quart des visiteurs achètent sur le salon ou confirment dans les 15 jours qui suivent. Le but est de maintenir ce chiffre voire l'améliorer", explique Mme Chandernagor.
A lui seul, Carrefour Voyages avait réalisé l'an dernier au salon un million d'euros de chiffre d'affaires.
Ce salon constituera un bon observatoire pour les ventes de l'été, avec des tendances claires, prédit Mme Chandernagor: l'Espagne, le Portugal, la Turquie, mais aussi la Grèce devraient beaucoup attirer.
La Tunisie va chercher à rassurer à tout prix la précieuse clientèle française qui avait fui la destination l'an dernier mais revient progressivement. Elle innovera notamment avec une offre de chambres d'hôtes, après la création en décembre d'une association ad hoc, Edhiafa.
"La Tunisie fait les choses en grand pour reconquérir le public français", juge Marianne Chandernagor, selon qui "lors d'un salon à Lyon début mars, on a vraiment senti de l'intérêt pour cette destination".
Le secteur du tourisme en Tunisie, principal pourvoyeur de devises, s'était effondré en 2011 avec la révolution du Jasmin et les troubles consécutifs.
La Corée du Sud, le Cameroun, le Tchad ou encore l'Arménie feront leur apparition pour la première fois dans ce salon. La Chine sera au rendez-vous, avec un stand inédit jusque-là de China South Airlines.
La Nouvelle-Zélande et l'Australie reviennent après des années d'absence.
La Syrie absente, Egypte et Japon de retour
L'Egypte et le Japon, qui s'étaient désistés au pied levé en 2011 pour cause de crises, sont de retour. Mais Mme Chandernagor n'est pas très optimiste quant au renouveau de la destination Egypte. "On n'a toujours aucune visibilité", dit-elle.
Au rayon des absents figurera la Syrie, qui avait "un gros stand" lors des deux dernières éditions. "On n'a pas réussi à les joindre cette année", confie Mme Chandernagor. "L'Office de tourisme grec sera absent, pour des raisons budgétaires", dit-elle.
La destination France, qui attire massivement les vacanciers aux budgets comprimés, sera très présente avec toutes sortes d'offres, jusqu'aux moins classiques: oenotourisme, agritourisme, tourisme responsable, camping, vacances campagnardes, thalasso...
Des destinations comme Toulouse, dopées par de nouvelles lignes aériennes à bas coût, seront présentées en propre pour la première fois. La Corse et la Martinique défendront aussi leurs couleurs.
Le ministère de la Culture fera la promotion des "jardins remarquables" et des "maisons des illustres", du Berry de George Sand au Giverny de Monet.
Au programme aussi, des destinations insolites: un bar à champagne dans les arbres, une nuit dans un avion reconverti en chambre d'hôte... Ou encore des ateliers pratiques: comment organiser sa trousse médicale, gérer son stress de l'avion, réussir ses photos de voyage...