Standard and Poor's (S&P), qui a menacé lundi d'abaisser la note de 15 pays de la zone euro, n'envisage pas de scénario d'éclatement de l'union monétaire, a assuré jeudi le chef économiste Europe de l'agence de notation, Jean-Michel Six.
"Ce n'est pas du tout un scénario que l'on considère aujourd'hui", a affirmé M. Six lors d'une conférence de presse, rappelant que les deux hypothèses macroéconomiques retenues pour l'Europe en 2012 étaient appuyées sur un maintien de la zone euro.
Ces deux scénarios tablent respectivement sur un rebond après une récession technique et sur une récession plus sévère, avec une répartition des probabilités de 60% pour la premier et 40% pour le second, a-t-il rappelé.
Pour M. Six, l'évolution de la situation macroéconomique dépendra fortement de l'issue du sommet européen qui débute jeudi soir.
"Nous n'avons pas d'avis particulier sur ce qui doit être décidé", a-t-il expliqué, mais "il est évident toutefois que le club zone euro doit fonctionner de facçon beaucoup plus efficace, de façon beaucoup plus homogène, solidaire." Cette solidarité "manque entre les différents Etats" et elle seule "permettrait à la Banque centrale européenne (BCE) d'intervenir véritablement", selon le chef économiste Europe de S&P.
L'institut francfortois est aujourd'hui "face à un dilemme", selon lui, conscient des menaces de récession qui pèsent sur la zone euro mais ne pouvant "pas s'engager de façon résolue sur les marchés de capitaux tant qu'elle n'aura pas l'assurance concrète et tangible des Etats qu'ils suivront les politiques qu'ils ont annoncé".