La banque suisse UBS a décidé de couper dans ses effectifs, pour réduire ses coûts de 2 milliards de francs suisses (1,76 mds d'euros) par an, pour rester compétitive dans un environnement économique plus difficile.
"UBS a joué la carte de la clarté, c'est une bonne chose de le faire maintenant, car nous avions craint de devoir attendre jusqu'à la publication des résultats du troisième trimestre pour avoir des informations", a commenté à l'AFP un analyste d'une grande banque zurichoise, sous couvert d'anonymat.
La banque va supprimer quelque 3.500 emplois dans ses effectifs, avec des licenciements ou des départs à la retraite, et va aussi restructurer son département immobilier, afin de faire baisser ses coûts de 2 milliards de francs suisses par an.
Ces mesures ont été prises après la chute de 49% du bénéfice net de la banque au 2ème trimestre, à 1 milliard de francs.
La Bourse suisse a bien accueilli ces nouvelles: l'action UBS progressait fortement dès les premiers échanges. A 09h55 GMT, l'action UBS gagnait 2,37%, dans un marché en hausse de 1,82%.
La presse suisse avait spéculé sur 5.000 suppressions de postes sur les quelque 65.700 employés que compte UBS, un chiffre supérieur aux annonces du jour.
Les réductions d'effectifs vont concerner toutes les divisions.
L'unité de banque d'affaires (Investment Bank), sera la plus touchée, avec quelque 1.500 emplois supprimés. C'est dans cette division que les salaires sont en général les plus élevés. L'activité de gestion de fortune mondiale en Suisse perdra 1.200 postes.
Les unités spécialisées dans la gestion d'actifs (Global Asset Management) ainsi que la gestion de fortune aux Etats-Unis perdront chacune 400 postes.
Comme l'entreprise l'avait annoncé fin juillet, ces mesures doivent permettre à UBS de réduire ses coûts de près de 2 milliards CHF par an d'ici fin 2013.
Cette restructuration entraînera une charge exceptionnelle de 550 millions de francs suisses, dont 450 millions seront comptabilisés sur le 3e trimestre 2011.
UBS avait prévu avant la crise de réaliser un bénéfice annuel avant impôt de 15 milliards CHF par an à moyen-terme.
La crise l'a obligée à réviser ses objectifs à la baisse, et la banque a annoncé fin juillet qu'elle ne pourra pas tenir "dans le délai prévu" cet objectif.
Pour le reste de l'année, les perspectives s'annoncent moroses pour UBS, qui ne table pas sur une amélioration "notable" des marchés au troisième trimestre.
Avec ces réductions d'effectifs, UBS rejoint la cohorte des grandes banques mondiales qui ont déjà taillé dans l'emploi.
La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG) a ainsi annoncé qu'elle allait supprimer 15.000 postes et quitter plus d'une quinzaine de pays d'ici à 2014.
L'établissement américain Goldman Sachs a quant à lui averti les autorités qu'il pourrait licencier jusqu'à 1.000 employés pour des raisons "économiques", tandis que son homologue italien Banco Popolare prévoit des réductions d'effectifs de 1.120 personnes.
Enfin en Suisse, l'autre grande banque, Credit Suisse, a annoncé supprimer environ 4% de son effectif mondial, soit quelque 2.000 postes, après avoir vu son bénéfice net chuter de moitié au 2eme trimestre.
Credit Suisse emploie 50.700 personnes dans le monde et espère économiser ainsi 1 milliard par an.
La charge financière liée à ces suppressions d'emplois est d'environ 450 millions, dont 142 millions ont déjà été comptabilisés au deuxième trimestre. Au deuxième trimestre, la banque a dégagé un bénéfice net de 768 millions (-52%).