Le groupe Bouygues (PARIS:BOUY) a confirmé lundi avoir reçu du groupe Altice (AMS:ATCE), propriété de l'homme d'affaires Patrick Drahi et maison mère de SFR, une "offre non sollicitée" pour Bouygues Telecom et prévoit de réunir son conseil d'administration mardi pour en discuter, alors qu'un troisième opérateur, Free, entre officiellement en jeu.
"Aucune négociation n'est en cours", a précisé Bouygues dans un communiqué.
L'entreprise Numericable-SFR, filiale d'Altice, a aussi confirmé dans un communiqué séparé avoir déposé une offre de rachat et annoncé que si celle-ci aboutissait, elle envisageait de revendre certains actifs à Iliad, propriétaire de l'opérateur Free.
"Suite à la confirmation par Altice de son offre d'acquisition, par sa filiale Numericable-SFR, de la société Bouygues Telecom, Numericable-SFR annonce être entré en négociations exclusives avec Iliad pour la revente d'un portefeuille d'actifs dans le cadre de cette offre", précise le document.
Aucune des entreprises ne précise le montant des sommes en jeu. Mais des sources proches du dossier ont indiqué à l'AFP que Patrick Drahi a mis sur la table 10 milliards d'euros pour racheter Bouygues Telecom.
Le gouvernement français a déjà fait part de son opposition au projet, par la voix du ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui a dit redouter des conséquences négatives pour "l'emploi, l'investissement et le meilleur service aux consommateurs".
Une telle offre, si elle aboutit, chamboulera profondément le paysage des télécoms français et surtout celui de la téléphonie mobile, qui était passé de trois à quatre opérateurs en janvier 2012 avec l'arrivée fracassante de Free Mobile.
L'homme d'affaires franco-israélien Patrick Drahi, à la tête d'un empire des médias et des télécommunications en France comprenant notamment les publications L'Express et Libération, avait déjà réussi en mars 2014 à s'emparer de SFR à l'issue d'une longue bataille avec Bouygues Telecom, en le rachetant à Vivendi (PARIS:VIV) pour 13,36 milliards d'euros.