CHÂTEAURENARD, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Laurent Wauquiez a fait mercredi sa rentrée politique à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) sans officialiser sa candidature à l’élection pour la présidence des Républicains, un secret de polichinelle qui devrait être levé d’ici dimanche.
Comme Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy avant lui, le président de la région Rhône-Alpes-Auvergne a choisi de signer sa rentrée à Châteaurenard, mais le favori pour la présidence des Républicains n'a pas répondu à l'attente des militants qui auraient aimé le voir se déclarer.
"Il ne faut pas exclure qu’il y ait d’autres candidatures à la présidence", s’est-il contenté de répondre, sans se dévoiler davantage. "J'aime cette terre de Provence où on n’a pas honte de ses idées, qu’ici on se moque des filets d’eau tiède, ici où la droite marche dans la lumière et n’a pas vocation à avancer dans l’ombre en s’excusant".
Inscrivant ses pas dans ceux de Charles de Gaulle, "qui a lancé les fondations de notre famille politique", de Jacques Chirac "qui a redonné au RPR son énergie" et de Nicolas Sarkozy, l’auteur de l’une "des plus belles victoires" de la droite en 2007, Laurent Wauquiez s’est voulu le chantre du rassemblement au sein d’une famille politique minée par les trahisons récentes et où certains cadres ne cachent pas leur réticence pour la droite dure qu'il défend.
"IL N’Y A PAS EN FRANCE QUE JUPITER ET MÉLENCHON"
"Mon obsession sera le rassemblement de tous ceux qui font la force de la droite, je tendrai la main tout le temps et inlassablement. Notre famille politique ne veut plus être une somme d’écuries présidentielles, cela a failli nous tuer", a-t-il dit.
"Les trahisons n’ont été possibles que parce que la droite avait fini par perdre son âme et son identité. Nous devons aujourd'hui retrouver notre colonne vertébrale", a-t-il ajouté.
Laurent Wauquiez a pourtant fait un pas de plus vers cette candidature qu’il ne confirme pas mais qui transparaît à chaque ligne de son discours. Une intervention qui a surfé sur les thèmes qui font sa force auprès des adhérents du parti, mais qui agacent souvent ses cadres.
"S’il y a des barons de notre mouvement qui ont des idées à soumettre, qu’ils le fassent dans le cadre de cette élection, pas à l’extérieur", a prévenu le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, qui milite aussi pour le retour d’une droite "sans aucune compromission ni avec En Marche, ni avec le Front national".
"Il n’y a pas en France que Jupiter et Mélenchon", a souligné Laurent Wauquiez. "Notre devoir, c’est de ne pas laisser la voix de l’opposition à Mélenchon. Nous nous sommes tus trop longtemps, je veux une droite qui soit de retour, le temps où on reniait nos convictions est fini", a encore assuré Laurent Wauquiez.
"On ne se soumet plus, on relève la tête, on reprend le drapeau. La droite est de retour, le moment de se relever est venu", a-t-il affirmé en conclusion d'un discours de près d'une heure.
La candidature de celui qui a déjà été président par intérim des Républicains entre août et novembre derniers, devrait être officialisée avant dimanche, selon son entourage.
La maire de Taverny (Val d'Oise) et ex-porte-parole de François Fillon lors de la présidentielle, Florence Portelli, le député du Pas-de-Calais Daniel Fasquette et Laurence Sailliet, membre du bureau politique, sont officiellement en lice pour le scrutin qui se tiendra les 10 et 17 décembre.
Pour être retenue, chaque candidature devra être accompagnée de 2.500 signatures de militants et de 13 signatures de parlementaires.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Elizabeth Pineau)