La Bourse de Paris a finalement terminé en léger repli jeudi (-0,14%), après la nette hausse du marché qui avait suivi la décision inattendue de la BCE d'abaisser son principal taux directeur à 0,25%.
Le CAC 40 a perdu 5,94 points à 4.280,99 points, dans un volume d'échanges élevé de 4,3 milliards d'euros. En cours de séance, l'indice vedette de la place parisienne s'était hissé jusqu'à 4.356,28 points, au dessus de son cours de clôture du 12 septembre 2008, dernière séance avant la chute de Lehman Brothers.
Mercredi, l'indice avait fini en hausse (+0,79%).
Parmi les autres marchés européens, Francfort a gagné 0,44%, Londres se repliant de 0,66%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a reflué de 0,44%.
Timide à l'ouverture et tout au long de la matinée de jeudi, la cote parisienne a nettement gagné du terrain peu après l'annonce de la BCE avant de temporiser à nouveau, tandis que la Bourse de New York se montrait prudente en début de séance.
Si "l'effet surprise" a soutenu le marché, indique Frédéric Rozier, conseiller de gestion Meeschart Gestion Privée, "le discours sur l'économie n'est pas satisfaisant", ce qui explique que le rebond n'ait pas été "pérenne", selon lui.
La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé son principal taux directeur à 0,25% lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire, un nouveau plus bas historique.
Le marché n'a pas l'habitude d'une telle "précipitation" de la part de la BCE, et se montre "prudent", poursuit M. Rozier. Il se demande si la BCE pourrait avoir les indices de "chiffres moins bons qu'attendu pour la fin de l'année".
En outre, le CAC 40, qui a pris plus de 1% après l'annonce de la BCE, s'est essoufflé puisqu'"il est déjà à des niveaux très élevés et a du mal à aller au-delà des 4.350 points", estime André Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
Il rappelle que les investisseurs s'étaient déjà positionnés ces derniers jours dans la perspective d'une action de la BCE, même s'ils ne l'attendaient pas aussi tôt.
Par ailleurs, les investisseurs ont pris connaissance d'une croissance surprise de 2,8% du PIB aux Etats-Unis au troisième trimestre, selon une première estimation. Quant aux inscriptions hebdomadaires au chômage, elles ont reculé à un rythme légèrement inférieur aux prévisions des analystes.
Ces statistiques "plutôt bonnes" ravivent les interrogations du marché sur une possible réduction du soutien exceptionnel de la Réserve fédérale américaine (Fed) à l'économie, explique par ailleurs M. Rozier.
Parmi les valeurs, CapGemini a pris 4,48% à 48,25 euros, se hissant en tête du CAC 40. Le groupe a maintenu ses objectifs pour 2013, malgré une baisse de 2,8% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre.
Veolia a bondi (+3,44% à 12,62 euros) après une publication sur neuf mois conforme aux attentes et une confirmation de ses objectifs annuels, malgré une baisse du chiffre d'affaires.
ArcelorMittal a pris 3,85% à 12,41 euros après avoir divisé ses pertes par trois au troisième trimestre et confirmé ses objectifs.
Crédit Agricole a gagné 4,03% à 9,16 euros après avoir dégagé un bénéfice net de 728 millions d'euros au troisième trimestre contre une perte un an plus tôt. La banque, qui n'a pas versé de dividende au titre de 2011 et 2012, vise en outre la distribution de 35% de ses résultats au titre de 2013.
Société Générale a pris 2,90% à 41,74 euros après avoir multiplié par six son bénéfice net au troisième trimestre.
Les deux banques ont par ailleurs annoncé être entrées en négociations exclusives pour simplifier les liens qui les unissent dans leurs coentreprises de courtage Newedge et de gestion d'actifs Amundi.
BNP Paribas a gagné 0,39% à 53,62 euros après avoir déposé une offre de rachat de la BGK, Bank Zywnosci Gospodarczej Bank, filiale polonaise de Rabobank.
Natixis a terminé en hausse de 3,25% à 4,13 euros grâce à un bond de son bénéfice net au troisième trimestre.
Aperam a gagné 1,53% à 13,23 euros. Le groupe a annoncé son intention de réduire sa dette de 150 millions de dollars l'an prochain, après être parvenu à améliorer ses résultats en 2013.
Nexans a pris 1,62% à 33,23 euros après le succès de son augmentation de capital de 284 millions d'euros lancée à la mi-octobre, qui a été souscrite deux fois.
EDF a reculé (-1,85% à25,77 euros) après avoir indiqué qu'il allait amplifier son plan d'économies en 2013, tout en confirmant ses objectifs financiers après une progression de son activité sur 9 mois.
CGG a chuté (-8,18 à 15,66 euros) après la révision à la baisse de ses prévisions pour 2013.
Havas a perdu 3,45% à 5,93 euros, pénalisé par une baisse de son chiffre d'affaires au troisième trimestre.
Legrand a lâché 3,80% à 40,52 euros. Le groupe a affiné son objectif de ventes et amélioré très légèrement son objectif de rentabilité pour 2013.
Bureau Veritas a souffert (-3,55% à 21,72 euros) après avoir vu son activité reculer de 3% au troisième trimestre.
Enfin, Metabolic Explorer (MetEx) a chuté (- 16,23% à 2,89 euros) après avoir révisé en forte hausse le coût du chantier de son usine en Malaisie.