Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est rendu vendredi dans un centre commercial parisien pour appeler les consommateurs à "voter pour le made in France avec leur carte bleue" en offrant pour Noël des jouets fabriqués dans l'Hexagone.
"Je lance un appel à nos compatriotes: regardez les étiquettes et dirigez votre choix vers le +made in France+, si vous le pouvez, si vous en avez le désir", a lancé le ministre, en visite au nouveau centre commercial de Beaugrenelle, dans le XVe arrondissement de Paris.
"Vous ferez ainsi oeuvre utile pour vos enfants et vos adolescents, mais aussi pour les citoyens français qui aujourd'hui cherchent du travail", a-t-il poursuivi.
Le ministre, parcourant les rayons d'un magasin La Grande Récré, a soutenu et remercié l'enseigne d'avoir lancé pour Noël une campagne de promotion des jouets "made in France", avec des étiquettes indiquant le lieu exact où ils sont fabriqués.
"Elles permettent de savoir pour qui les consommateurs votent avec leur carte bleue", a ajouté M. Montebourg.
Grâce à sa campagne, La Grande Récré espère porter à 6% la part des jouets fabriqués en France vendus cette année dans ses magasins, contre moins de 5% l'an dernier, a expliqué à l'AFP Rudolf Hidalgo, vice-président du groupe Ludendo, maison mère de la chaîne de magasins La Grande Récré.
Parmi les clients sur place, le "made in France" ne constituait pas forcément une priorité dans les achats de Noël, comme l'a reconnu Claire. "Mais si j'ai le choix entre les deux, je choisirai le jouet français", a-t-elle dit à l'AFP.
Un avis partagé par Clément, qui venait d'acquérir pour son filleul un jouet de la société jurassienne Smoby, souvent citée comme un exemple d'entreprise qui a relocalisé en France une partie de sa production. "Tant qu'on peut se l'offrir, acheter français, c'est mieux", a-t-il estimé.
Pour Odile, le prix a joué un rôle dans le choix d'un jeu de construction pour son petit-fils. A sa grande surprise, les jeux en bois de la marque JouéCabois, fabriqués en Bretagne, étaient moins chers que ceux de la concurrence.
La majorité des clients achetaient toutefois des classiques, comme des Lego, des Playmobil ou des Barbie.
Auparavant, M. Montebourg avait visité un studio de l'éditeur de jeux vidéo Ubisoft à Montreuil (Seine-Saint-Denis) aux côtés du PDG du groupe, Yves Guillemot, et de la maire de Montreuil, Dominique Voynet (EELV), afin d'apporter son soutien à la production française de jeux vidéos.
Il s'est rendu dans le studio où est conçu le jeu "Just Dance". Le ministre a aussi vu plusieurs extraits de jeux et animations, notamment "Rayman Legends" développé dans le studio de Montpellier du groupe.
"L'industrie du jeu vidéo est pionnière, elle a imaginé des succès extraordinaires (...) c'est un des joyaux du +made in France+", a déclaré M. Montebourg devant un groupe de journalistes.
"A l'époque de Noël, quand on fait ses choix, il est naturel de soutenir l'industrie française du jeu vidéo. Je suis venu saluer cette industrie, lui adresser un message d'amitié et de soutien", a ajouté le ministre.
Ubisoft compte 9.200 employés dans le monde, dont près de 3.000 au Canada et 1.500 en France.