La Bourse de Paris a fini jeudi en légère baisse (-0,30%), au terme d'une séance marquée par la prudence après un indicateur décevant en zone euro et dans l'attente du résultat des négociations sur la Syrie.
L'indice CAC 40 a perdu 12,48 points à 4.106,63 points, dans un volume d'échanges de 3 milliards d'euros. La veille, il avait grignoté 0,06%.
Sur les autres places européennes, Francfort a terminé à l'équilibre (-0,02%) tout comme Londres, parfaitement stable. Par ailleurs, l'Eurostoxx a fini à -0,05%.
Après un début de séance stable et tout près de son plus haut annuel, le marché parisien a plus nettement perdu du terrain à la suite d'un indicateur sur la production industrielle en zone euro moins bon que prévu. Il a ensuite limité un peu ses pertes, alors que Wall Street ouvrait à l'équilibre.
Les investisseurs n'ont "pas eu grand chose à se mettre sous la dent" et après la belle hausse enregistrée "depuis quelques jours, ils ont eu tendance à prendre quelques bénéfices", a estimé Olivier Noël, un analyste de Turgot Asset Management.
Le marché a également été affecté par "les petites incertitudes qui reviennent sur la Syrie", car même s'il y aura "vraisemblablement un accord, il y a encore des choses à discuter", a-t-il poursuivi.
Le président syrien Bachar al-Assad a confirmé jeudi que la Syrie allait placer sous contrôle international son arsenal chimique et envoyer des documents à l'ONU pour signer un accord, mais a affirmé que cette décision n'avait pas été motivée par les menaces de frappes américaines.
Selon M. Noël, le chiffre moins bon que prévu de la production industrielle en zone euro, qui a reculé de 1,5% en juillet, a aussi pesé.
Le recul de la production industrielle "vient clairement rappeler que même si l'économie de la zone euro est sortie de la récession, le retour à la croissance est fragile", a également remarqué Martin Van Vliet, un économiste du bancassureur ING.
En Europe, "les investisseurs marquent une pause après plusieurs récentes séances de gains", a souligné pour sa part Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital.
Dans l'après-midi, le marché a peu réagi aux nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis qui ont montré un fort recul pour la semaine close le 7 septembre. Toutefois, des problèmes informatiques ont empêché certains États de comptabiliser toutes les demandes d'allocations chômage.
Du côté des valeurs, Vivendi (+2,66% à 17,15 euros) a figuré parmi les plus fortes hausses du CAC 40 après avoir dévoilé un projet de scission qui devrait mener l'opérateur SFR vers l'introduction en Bourse, une annonce qui signe la fin des hostilités entre Jean-René Fourtou et Vincent Bolloré.
En tête de l'indice, Bouygues a pris 7,20% à 26,96 euros, après que Credit Suisse a relevé sa recommandation à "neutre" contre "sous-performer" auparavant. STMicroelectronics a également bénéficié de la bonne orientation du secteur des télécoms, progressant de 5,53% à 6,81 euros et de rumeurs concernant l'obtention d'un contrat avec le gouvernement indien.
Parmi les plus fortes baisses du CAC 40, Sanofi a perdu 2,64% à 72,32 euros après le retrait de sa demande d'autorisation aux États-Unis de l'antidiabétique lixisénatide. Cette baisse a "pesé sur le CAC 40" dans la mesure où il s'agit "d'une des deux plus grosses valeurs de l'indice", a noté Olivier Noël.
EDF a aussi perdu du terrain (-2,63% à 21,65 euros) en raison de rumeurs selon lesquelles une filiale de la Banque centrale norvégienne a mis en vente 13 millions d'actions du groupe.
Schneider Electric a progressé de 0,43% à 62,45 euros. Citigroup a relevé sa recommandation à "neutre" contre "vendre" auparavant.
Lafarge a gagné 0,16% à 51,31 euros. Le groupe veut se renforcer au Brésil et cherche à y introduire de nouvelles gammes plus sophistiquées et autres produits pour gagner de nouveaux marchés
Korian a bénéficié (+4,61% à 21,34 euros) du relèvement de ses objectifs annuels dans la foulée d'un bond de son chiffre d'affaires et d'un bénéfice net plus que doublé au premier semestre.
Les résultats de Groupe Gorgé (+0,59% à 8,50 euros), Neurones (+4,21% à 9,90 euros), Synergie (+3,67% à 12,44 euros) ont été bien accueillis.
Sword Group a gagné 5,42% à 14,20 euros après avoir annoncé la cession de sa participation dans Amor Group au géant américain de la défense Lockheed Martin sans en dévoiler le montant.
Enfin Vexim a reculé de 0,51% à 9,80 euros après la publication d'un creusement de sa perte nette au premier semestre.