Le processus de sélection du prochain directeur général de l'OMC (organisation mondiale du commerce), qui est unique dans le petit monde des organisations internationales, commence à Genève.
La première série de sélections visant à dégager un consensus sur un candidat devrait durer jusqu'au 9 avril, a-t-on appris auprès de l'organisation, basée à Genève.
Ces consultations ont lieu sous fonds d'intense activité diplomatique dans les capitales des pays qui présentent des candidats, et qui cherchent à convaincre les 158 états-membres de l'OMC, disposant théoriquement chacun de la même voix, de soutenir leur poulain.
Les pays émergents espèrent décrocher le poste, après deux mandats assurés par Pascal Lamy, un représentant d'un pays développé, la France.
Le 2e mandat de Pascal Lamy se termine fin août. Neuf candidats, un nombre record, se sont manifesté pour lui succéder. Parmi ces candidats, figurent 3 femmes, une première.
Ces candidats seront départagés lors d'au moins 3 rounds de sélection, comme l'a indiqué le président du Conseil général de l'OMC, le Pakistanais Shahid Bashir.
La sélection se fait sous l'égide d'une "troïka" composée de trois présidents d'organes de l'OMC, M. Bashir, le Canadien Jonathan Fried, et le Suédois Joakim Reiter.
Cette troïka recevra à tour de rôle les 158 états-membres de l'OMC. Au cours de la 1ère série de consultations, qui commence mardi, les états-membres devront donner les noms de leurs quatre candidats préférés.
La troïka s'attend à ce que quatre candidats se retirent après ce premier round, qui se terminera le 9 avril.
Pour le 2e round, qui devrait commencer dans la foulée, les états-membres devront donner les noms de leurs deux candidats favoris. A l'issue de ce 2ème round, trois candidats devraient se retirer, de telle sorte qu'il n'en restera plus que deux en lice pour le 3e round.
Le candidat élu sera celui qui obtiendra le plus de soutien au 3e round.
Le but de l'opération, a rappelé M. Bashir, est d'arriver à ce "que le processus prenne fin" au plus tard le 31 mai 2013.
Le nouveau directeur général devra prendre ses fonctions le 1er septembre.
Il aura la lourde tâche de relancer les négociations sur la libéralisation du commerce international, au point mort depuis des années.
Les neuf candidats ont tous assuré vouloir s'y atteler d'emblée.
L'OMC est une organisation qui s'occupe de la réglementation du commerce international et qui est chargée de régler les litiges commerciaux entre les états, comme par exemple le conflit USA-UE concernant les subventions à Boeing et Airbus.
Les candidats ont déjà été auditionnés il y a quelques semaines par le Conseil général de l'OMC. Chacun a dû faire un exposé de 10 minutes pour présenter son programme et a ensuite été longuement interrogé par les membres du Conseil général.
Tous les candidats sont des spécialistes reconnus du droit commercial et des relations internationales, ayant souvent une expérience ministérielle.
Après leur "grand oral", ils sont partis faire chacun un tour du monde dans les principales capitales pour défendre leur candidature.
Le candidat brésilien Roberto Azevedo passe pour un des favoris dans les milieux diplomatiques, alors que l'Indonésienne Mari Pangestu a fait forte impression également. L'Indonésie accueillera en décembre la prochaine conférence ministérielle de l'OMC.
Les sept autres candidats sont : Herminio Blanco Mendoza (Mexique), Anabel Gonzalez (Costa-Rica), Taeho Bark (Corée du Sud), Tim Groser (Nouvelle-Zélande), Ahmad Hindawi (Jordanie), Alan Kyerematen (Ghana) et Amina Mohamed (Kenya).