PARIS (Reuters) - La libération d'Yvan Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998 à Ajaccio, "n'est pas dans le débat", a déclaré Gilles Simeoni, le nouveau président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse.
Chapitre inédit dans l'histoire de la Corse, les nationalistes ont remporté dimanche dernier les élections régionales.
Le nationaliste Gilles Simeoni, maire de Bastia et avocat de profession qui fut notamment le défenseur d'Yvan Colonna, a exhorté jeudi, lors de son discours d'intronisation, l'Etat à prendre en compte la "logique d'émancipation" à l'oeuvre.
Jean-Guy Talamoni, élu pour sa part président de l'Assemblée de Corse, a de nouveau réclamé, en Corse, une loi d'amnistie pour la vingtaine de "prisonniers politiques" corses, notamment Yvan Colonna.
"J'ai été son avocat, je ne vais pas vous dire qu'il doit rester en prison. Je dis qu'actuellement, il est en prison et sa libération n'est pas dans le débat", a réagi Gilles Simeoni dans "Le Supplément" diffusé dimanche sur Canal+.
"Donc dire 'Attention, il y a la question d'Yvan Colonna', ou de n'importe quel autre prisonnier, c'est, à mon avis, faire un faux procès", a-t-il ajouté.
"La question fondamentale aujourd'hui, c'est : est-ce que Paris accepte, oui ou non, de prendre en considération la révolution démocratique qui s'est passée dimanche dernier?", a-t-il réaffirmé.
"Est-ce que, oui ou non, Paris accepte de prendre en compte les suffrages des Corses? Est-ce que, oui ou non, Paris accepte de prendre en compte les délibérations de l'Assemblée de Corse qui ont été votées et qui malheureusement pour l'instant restent sans suite ni effet?", s'est-il interrogé.
Le Premier ministre, Manuel Valls, s'est engagé vendredi à un "dialogue constructif et apaisé" avec le nouvel exécutif corse.
(Sophie Louet) OLFRTOPNEWS Reuters France Online Report Top News 20151220T151606+0000