L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu en hausse vendredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour 2009 et 2010, estimant que le rythme de contraction de l'économie donnait des signes de ralentissement même si de fortes "incertitudes" demeuraient.
Pour cette année, l'Agence prévoit désormais un recul de la demande d'or noir de -1,9% sur un an alors qu'elle tablait sur une chute de -2,2% dans son précédent rapport mensuel. La consommation de pétrole devrait ainsi atteindre 84,6 millions de barils par jour (mbj) en 2009, soit 200.000 b/j de plus que prévu précédemment.
L'AIE, qui représente les intérêts des pays consommateurs, revoit également en hausse sa prévision pour 2010: elle s'attend désormais à une demande de 86,1 mbj en hausse de 1,7% sur un an (contre +1,5% auparavant), reflétant "la vive activité économique" de certains pays émergents.
Pour expliquer ce léger regain d'optimisme, l'AIE se réfère également au Fonds monétaire international (FMI) qui a relevé ses prévisions de croissance mondiale en 2010 (+3,1% contre 2,5% auparavant). "Les perspectives pour 2010 restent pleines d'incertitudes", relativise l'Agence.
Pour l'heure, l'AIE estime toutefois que le rythme de contraction de la demande d'or noir est "en net ralentissement" dans plusieurs régions du monde.
En Chine, la demande de pétrole noir a bondi de 6,8% en août sur un an, à près de 8,5 mbj, marquant "le cinquième mois consécutif de forte demande", selon des données préliminaires.
La zone Amérique du Nord n'en est pas là. La demande de pétrole y a chuté en août de 4,1% sur un an, pour le vingtième mois d'affilée, mais le recul en juillet est désormais évalué à -3,8% sur un an, reflétant une amélioration par rapport à la précédente estimation (-4,9%).
"La demande dans les douze premiers pays consommateurs de pétrole (...), qui pèsent pour 70% de la consommation mondiale, continue de se contracter de 2% sur un an", prévient toutefois l'AIE, qui note que la demande en 2010 restera inférieure à son niveau de 2008.
Selon l'Agence, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a augmenté sa production d'or noir en septembre de 120.000 b/j à 28,9 mbj, portée notamment par le Nigeria, l'Angola et le Venezuela. Les baisses de production décidées fin 2008 par les 11 membres du cartel soumis à quota ont par ailleurs été respectées à hauteur de 62%, contre 66% en août, selon l'AIE.
L'Agence ne fournit pas de prévisions sur l'évolution des prix du baril mais relève que "les inquiétudes grandissantes" sur le niveau des stocks et les doutes sur l'ampleur de la reprise alimentent une "tendance baissière".
L'AIE note également que les tensions sur le dossier nucléaire iranien ont contribué fin septembre à tirer le prix du baril vers le haut avant que les amorces de dialogue début octobre ne rassurent des marchés préoccupés par "de possibles ruptures d'approvisionnement".
A 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre cédait 37 cents par rapport à la clôture de la veille, à 69,40 dollars.