Producteurs de lait, industriels et coopératives se réunissent mercredi pour trouver un accord sur le prix du lait pour les mois à venir, a-t-on appris mardi à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles.
La réunion se tiendra mercredi après-midi avec pour objectif d'aboutir à un accord, a déclaré une porte-parole de la FNSEA à l'AFP.
Cette rencontre qui se tiendra dans le cadre de l'interprofession fait suite à la demande pressante des éleveurs pour une reprise des négociations alors que le prix du lait pour le troisième trimestre (juillet, août et septembre) n'est toujours pas connu.
Jeudi dernier, les producteurs avaient réalisé une première avancée sur la hausse des prix du lait, en obtenant un début d'accord avec les industriels, ce qui les avait conduit à suspendre temporairement leur boycott de certains produits des laiteries.
Dans le collimateur des éleveurs, les coopératives Laïta et Sodiaal (qui fabrique notamment les yaourts Yoplait) et les industriels comme Lactalis (camembert Président), Bel (Vache qui rit) et Bongrain (Caprice des Dieux).
Seul, le groupe Bel a accédé dès jeudi à toutes les demandes des éleveurs: un prix du lait de 301 euros sur l'ensemble de l'année 2010, soit environ 10% de plus qu'en 2009.
Les autres transformateurs sont en revanche restés fermes sur leur position: pas de hausse des prix sans engagement des producteurs sur une réduction de l'écart des prix entre le lait français et allemand, moins cher.
C'est le principal point d'achoppement des négociations: industriels et coopératives, fabricants de laitage, font valoir que depuis plus d'un an les prix allemands ont décroché.
En 2009, le lait français a été en moyenne de 35 euros pour 1.000 litres plus cher qu'outre-Rhin. Pour le premier semestre, les tarifs français étaient encore de 9 euros supérieurs.
Un décrochage qui pose un problème de compétitivité à la filière laitière française, inquiète de voir les importations de lait allemand augmenter et les produits français, comme les fromages, perdre des parts de marché à l'export.
Lors d'une des dernières crises à répétition du secteur, le gouvernement avait réussi à imposer en mars un accord qui prévoyait notamment la prise en compte d'un indicateur de compétitivité.
Ce critère devait entrer en vigueur à partir du 1er juillet dans le calcul des tendances de prix du lait que doit définir chaque trimestre le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (Cniel). Mais aucune des deux parties n'étaient tombées d'accord. Cette fois, les producteurs se disent prêts à lâcher du lest sur ce point.