Le constructeur automobile PSA a signé lundi la cession pour 800 millions d'euros de 75% de sa très rentable filiale de logistique Gefco aux chemins de fer russes RZD, pour redresser ses finances.
Cette vente, qui doit encore être approuvée d'ici la fin de l'année par les autorités de la concurrence, ne rapporte pas seulement de l'argent frais à PSA Peugeot Citroën, a souligné le président du directoire Philippe Varin.
Elle doit permettre à Gefco, que PSA considère comme un investissement stratégique, "de diversifier sa base commerciale, notamment en Russie, en Chine en Inde, et en Amérique latine (...) et réduire sa dépendance sur le secteur automobile", a-t-il déclaré.
M. Varin a souligné que PSA restait actionnaire de Gefco "pour le long terme" et que l'accord signé lundi au siège de PSA à Paris ne comportait aucune clause de cession supplémentaire.
Le président de RZD, Vladimir Yakunin, a fait valoir que Gefco avait la possibilité de devenir un acteur mondial de la logistique, non seulement grâce aux ambitions du nouvel actionnaire majoritaire, mais grâce aussi à la position géographique de la Russie. Il a évoqué la possibilité de relier les rives russes du Pacifique aux côtes de l'Atlantique, via le Kazakhstan, le Belarus et l'Europe.
Gefco, qui emploie environ 9.400 employés dont près la moitié (4.500) sont en France, conservera son patron actuel, Luc Nadal, a confirmé M. Yakunin. Le siège de la société restera en France.
M. Nadal a ajouté que le personnel de la filiale avait approuvé le projet de cession. "Au sein de Gefco, chacun comprend le pourquoi de l'opération et réalise qu'il s'agit d'un projet à long terme et d'un partenariat durable", a-t-il déclaré.
Jusqu'à présent détenu à 100% par PSA, Gefco réalise avec sa maison mère 62% d'un chiffre d'affaires qui s'est élevé l'an dernier à 3,78 milliards d'euros, avec une croissance de 13% deux fois plus rapide que celle du reste du groupe.
Les camions, wagons ou navires affrétés par Gefco transportent chaque année plus de 3 millions de voitures des usines aux points de vente, en passant par les parkings de stockage et des ateliers de "post-production", où sont ajoutées des dernières options du véhicule.
Gefco veut dépasser le cap des 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires dès 2015 en s'attaquant aux zones à forte croissance comme l'Amérique Latine, l'Asie et le Moyen-Orient.
La cession rapportera 800 millions d'euros, "après le versement par Gefco à PSA Peugeot Citroën d'un dividende exceptionnel de 100 millions d'euros", ont précisé les deux parties dans un communiqué.
Le premier constructeur automobile français et deuxième européen avait annoncé en février qu'il allait céder pour 1,5 milliard d'actifs. La vente de trois quarts des parts de Gefco boucle ce programme, après la cession de la société de location de voitures Citer et d'actifs immobiliers. "Il n'y a pas d'autres cessions prévues", a déclaré M. Varin.
PSA a essuyé une perte nette de 819 millions d'euros au premier semestre et prévoit de réaliser 1,5 milliard d'euros d'économies d'ici à 2015. Il a dû geler des investissements et surtout annoncer la suppression de 8.000 postes en France et la fermeture de son site d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014.