PSA Peugeot Citroën a officialisé jeudi la cession prochaine de 75% de sa filiale de logistique Gefco aux chemins de fer russes RZD, marquant une nouvelle étape du plan qui doit permettre au constructeur automobile en difficulté d'améliorer ses finances.
Cette vente doit lui rapporter 800 millions d'euros, "après le versement par Gefco à PSA Peugeot Citroën d'un dividende exceptionnel de 100 millions d'euros", précise-t-il dans un communiqué.
Le constructeur automobile avait annoncé en février, lorsqu'il avait dévoilé un bénéfice net pour 2011 divisé par deux, vouloir céder pour 1,5 milliard d'actifs.
Ce programme comprenait l'ouverture du capital de Gefco, jusqu'alors détenu à 100%, une opération dont il comptait tirer au moins 500 millions.
"L'offre des chemins de fer russe a été reconnue comme étant la plus intéressante", souligne RZD dans un communiqué séparé.
L'opération doit à présent être présentée aux instances représentatives du personnel. De sources proches du dossier, un comité central d'entreprise (CCE) doit se tenir chez Gefco aux alentours du 10 octobre. Elle doit également être approuvée par les autorités de la concurrence dans les pays concernés.
Gefco, qui emploie environ 9.400 employés dont près la moitié (4.500) sont en France, devrait conserver son patron actuel, Luc Nadal et "le siège social resterait en France", selon le communiqué de PSA.
RZD indique de son côté vouloir conserver toutes les activités du transporteur "y compris celles qui travaillent pour PSA" et espère profiter du savoir faire de Gefco.
Cet accord devrait permettre à Gefco, selon sa maison-mère, de "poursuivre sa stratégie d'expansion géographique, en Chine, en Inde et en Amérique latine, mais aussi accélérer son développement en Europe centrale et orientale et plus particulièrement en Russie".
Cela lui permettra aussi de "diversifier (ses) activités et de contribuer à la croissance de son chiffre d'affaires, créant ainsi un leader mondial de la logistique industrielle diversifiée".
Activité très rentable
Jusqu'à présent détenu à 100% par PSA, Gefco réalise avec sa maison mère 62% d'un chiffre d'affaires qui s'est élevé l'an dernier à 3,78 milliards d'euros, avec une croissance de 13% deux fois plus rapide que celle du reste du groupe.
PSA, en cédant une part majoritaire dans sa filiale, va donc engranger de l'argent frais mais aussi se priver d'une activité très rentable. En 2011, Gefcoa affiché une marge opérationnelle de 5,8%, là encore plus du double de celle de sa maison mère.
Mais le premier constructeur automobile français et deuxième européen, qui souffre de la chute des ventes en Europe, son principal marché, n'a pas vraiment le choix.
Il a essuyé une perte nette de 819 millions d'euros au premier semestre et prévoit de réaliser 1,5 milliard d'euros d'économies d'ici à 2015. Il a dû geler des investissements et surtout annoncer la suppression de 8.000 postes en France et la fermeture de son site d'Aulnay-sous-Bois, en région parisienne, en 2014.
Les camions, wagons ou navires affrétés par Gefco transportent chaque année plus de 3 millions de voitures des usines aux points de vente, en passant par les parkings de stockage et des ateliers de "post-production", où sont ajoutées des dernières options du véhicule.
Entamée en 1949, l'histoire du transporteur se conjugue avec celle du sochalien Peugeot, comme en atteste son nom complet d'origine: "Groupages express de Franche-Comté".
Tirée par l'internationalisation de la production et des ventes automobiles, notamment vers l'Europe de l'Est depuis le début des années 2000, Gefco veut dépasser le cap des 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires dès 2015 en s'attaquant aux zones à forte croissance (Amérique Latine, Asie, Moyen-Orient...)