Le président du Medef Pierre Gattaz s'est félicité lundi d'avoir obtenu une "ouverture" avec une "réflexion" du gouvernement sur une baisse du coût du travail, qui pourrait compenser une hausse des cotisations sociales pour financer les retraites.
"Il y a une ouverture qui nous a été faite, intéressante, c'est la baisse du coût du travail", a déclaré M. Gattaz en sortant d'une réunion avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur les retraites.
"Le Premier ministre nous a tendu la main sur une réflexion concernant la protection sociale et le coût du travail", a-t-il ajouté.
Cette ouverture a été faite "pour les semaines à venir et dans le cadre du PLFSS (budget de la Sécurité sociale), c'est-à-dire pour fin septembre, pour voir si, en parallèle de cette réforme des retraites, nous pourrions baisser le coût du travail de façon significative", a affirmé le responsable patronal, disant avoir "pris l'information de façon positive".
"Mais ça ne reste qu'une hypothèse", a-t-il dit.
Le transfert d'une partie des cotisations sociales pesant sur les entreprises- en particulier concernant les allocations familiales - sur la TVA ou sur la CSG est une vieille revendication du Medef.
"Cette ouverture est intéressante car si nous arrivons à grouper un coût du travail qui baisse significativement (...) au delà du CICE (Crédit d'impôt-compétitivité emploi, ndlr)", (...) si nous arrivons à faire ça avec le gouvernement, je dirais +bravo+", a affirmé M. Gattaz.
Il a laissé entendre que le patronat pourrait en échange accepter un relèvement de la cotisation vieillesse : "on pourra intégrer en effet des dixièmes de point de cotisations supplémentaires s'il fallait le faire pour régler quelques problèmes de retraite", a-t-il dit.
"Vous savez que nous avons 50 milliards de trop de cotisations patronales et salariales sur le coût du travail", a estimé M. Gattaz.
"Vous savez notamment qu'il y a 5,4% exactement de cotisations liées aux allocations familiales qui sont payées par les entreprises", qui correspondent à "34 milliards d'euros", a ajouté le patron des patrons.
"Eh bien nous pourrions imaginer réfléchir avec le gouvernement à comment transférer ces 34 milliards du coût du travail, les enlever, de telle façon à redonner de l'air aux entreprises et financer par d'autres moyens ces allocations familiales", a-t-il analysé.
"C'est le Premier ministre qui a d'emblée, dans la discussion, évoqué la possibilité d'ouvrir ce débat, sur la poursuite d'un transfert de charges", a précisé Jean-François Pillard, en charge des retraites au Medef.
Quant à une hausse de la CSG ou des cotisations pour financer les retraites, "c'est un point qui aujourd'hui n'a pas fait l'objet d'une clarification. Apparemment les arbitrages ne sont pas faits. Ou s'ils ont été faits, ils n'ont pas encore été évoqués", a souligné M. Pillard.