La justice suédoise a refusé jeudi d'accorder à Saab la protection de la loi contre la faillite demandée la veille par la maison mère du constructeur suédois, Swedish Automobile.
"Le tribunal de Vänersborg a aujourd'hui à 14h00 (12h00 GMT) décidé de refuser à Saab Automobile (...) la demande de restructuration volontaire" qu'avait réclamée Swedish Automobile pour tenter de sauver Saab de la faillite, selon un communiqué du tribunal.
"Le tribunal a conclu qu'il n'y avait pas suffisamment de raisons de penser qu'une restructuration de l'entreprise fonctionnerait", explique la cour en estimant que Saab "est dans l'incapacité de payer ses dettes".
La principale organisation syndicale de Saab, IF Metall, a dit "regretter" cette décision de la justice après avoir estimé la veille que la demande de protection contre la faillite "pourrait être une bonne solution".
Saab, qui croule sous les dettes, est désormais à la merci des créanciers qui peuvent pousser le constructeur suédois à la faillite.
"Si l'entreprise ne trouve pas une autre solution ou si elle ne se déclare pas en faillite elle-même, nous pourrons être obligés de le faire nous-mêmes dans les prochains jours", déclare le patron de IF Metalls, Stefan Löfven, dans un communiqué.
Depuis juin, une partie des salariés de Saab reçoivent leurs émoluments avec retard et les salaires d'août n'ont toujours pas été versés. La production à l'unique usine Saab, à Trollhättan (sud-ouest de la Suède) est à l'arrêt depuis juin.
Début 2010, Saab avait été sauvé par le néerlandais Swedish Automobile, qui s'appelait alors Spyker et qui avait racheté le constructeur suédois, déjà en grandes difficultés, au géant américain General Motors.
Faute de liquidités, avec des ventes en berne, Saab, qui emploie 3.700 personnes, ne paye plus ses fournisseurs et ceux-ci ont cessé leurs livraisons depuis le mois d'avril. Les dettes s'élèvent à 150 millions d'euros, selon le PDG de Swedish Automobile et de Saab, Victor Muller.
Saab a jusqu'au 29 septembre pour faire appel de cette décision.