Le Conseil de surveillance du leader français des annonces immobilières sur internet SeLoger.com va convoquer ses actionnaires pour leur faire adopter un dispositif visant à empêcher l'éditeur allemand Axel Springer de prendre le contrôle rampant de la société, a-t-il annoncé mardi.
"Le Conseil a décidé, à l’unanimité de ses membres, de convoquer une assemblée générale extraordinaire en vue de soumettre au vote des actionnaires un projet de résolution instaurant une clause limitative des droits de vote, fixée à 15%", indique un communiqué.
Cette clause interdirait à un actionnaire d'exercer plus de 15% des droits de vote quel que soit le niveau réel de sa participation dans le capital de SeLoger.com.
"Cette clause deviendrait caduque dans le cas où un actionnaire détiendrait, seul ou de concert, au moins 50,01% du capital ou des droits de vote de la société à l'issue d'une offre publique", précise le groupe français.
Le Conseil de surveillance de SeLoger.com est hostile à l'offre d'achat déposée par Springer qui valorise la société à 556 millions d'euros, au motif qu'elle ne reflète pas sa valeur réelle.
"Depuis le début, le Conseil de surveillance dénonce l'absence d'un seuil de renonciation qui aurait dû être fixé par Axel Springer à 50,01%. En l'absence d'un tel seuil, il y a un risque de prise de contrôle rampante de la société", explique une porte-parole interrogée par l'AFP.
En raison de la modestie du prix offert (34 euros par action), Springer pourrait en effet se retrouver à l'issue de l'OPA avec une position minoritaire, mais suffisante pour lui permettre de gérer de fait la société.
Craignant un tel scénario, le Conseil a donc décidé de mettre en place un dispositif visant à empêcher une prise de contrôle au rabais.
Si cette "pilule empoisonnée" était adoptée par les actionnaires, convoqués le 20 janvier à Paris, Springer devra obtenir la majorité du capital pour exercer un pouvoir réel au sein de la société.
Pour bloquer Springer, le conseil de surveillance avait déjà déposé un recours devant la cour d'appel de Paris contre le feu vert donné par l'Autorité des marchés financiers (AMF) à l'OPA. Les plaidoiries sont prévues en mars et l'arrêt est attendu à la mi-avril.
Mardi, l'action SeLoger.com a clôturé en baisse d'1,36% à 34,82 euros, soit un cours légèrement au-dessus du prix offert par Axel Springer, l'éditeur du quotidien populaire allemand Bild, qui est également propriétaire d'aufeminin.com en France.