La ministre de l'Economie Christine Lagarde est opposée à la suppression du crédit revolving, ou crédit renouvelable, prônée par le Parti socialiste au nom de la lutte contre le surendettement, annonce-t-elle dans le Journal du dimanche.
"Interdire le crédit revolving, c'est la facilité", juge-t-elle dans un entretien au journal. La ministre se dit hostile à la proposition de loi que doit déposer le député PS François Brottes pour supprimer ce type de crédit renouvelable au nom de la lutte contre le surendettement.
"40% des achats par correspondance à La Redoute ou aux Trois Suisses sont réglés avec des cartes de crédit revolving. Il y a des milliers d'emplois à la clef", explique-t-elle.
Mme Lagarde indique qu'elle préfère rendre le crédit "responsable" que de le supprimer.
Le crédit revolving, ou encore crédit permanent, est une forme de crédit à la consommation. Souvent accompagné d'une carte, il permet de disposer d'une réserve d'argent qui se renouvelle, dans la limite d'un plafond fixé, au fil des remboursements.
La ministre annonce par ailleurs des mesures supplémentaires qui s'intégreront dans son projet de loi sur le crédit à la consommation.
Elle souhaite ainsi interdire la facturation de certains intérêts, dits intérêts "intercalaires", par les banques aux ménages qui ont respecté leur plan de désendettement.
Tous les ménages pourront aussi avoir accès aux commissions de surendettement et aux tribunaux, y compris ceux qui possèdent un logement et qui étaient jusque-là écartés de ces procédures "sous prétexte qu'ils pourraient céder leur bien pour apurer leurs comptes", ajoute Mme Lagarde.
La ministre confirme aussi que le gouvernement reporte à l'après-reprise la réflexion sur les actions de groupe, ces recours juridiques collectifs pour les consommateurs lésés. "Actuellement, je ne souhaite pas modifier l'environnement juridique des entreprises qui sont déjà durement frappées par la crise", dit-elle.