EDF et Total ont annoncé lundi un accord pour l'installation d'un port méthanier à Dunkerque, un projet jugé insuffisant par les syndicats qui manifestent lundi pendant un comité central d'entreprise du pétrolier concernant la fermeture probable de la raffinerie nordiste.
La CGT de Total a jugé que l'installation de ce terminal, pouvant créer une cinquantaine d'emplois directs, ne pouvait remplacer la raffinerie, en menaçant de "mettre la France à feu et à sang" si le groupe pétrolier se contentait de cette annonce.
Sud, majoritaire à la raffinerie des Flandres, a estimé que le terminal était "une annonce pour l'opinion publique" car "le terminal n'est pas prévu pour les salariés Total".
Pour sa part, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi a indiqué lundi qu'il serait "très attentif à ce que cette première réponse soit complétée à travers un projet précis et daté d'implantation de nouvelles activités permettant le maintien de l'emploi et du site industriel de Dunkerque".
Selon un communiqué commun de Total et EDF, l'accord conclu prévoit notamment "une prise de participation de Total au capital" de la société, filiale d'EDF qui sera chargée de la construction de ce terminal.
La décision concernant la construction effective de ce terminal méthanier, d'une capacité de regazéification comprise entre 10 et 13 milliards de mètres cubes par an, sera prise avant l'été et il pourrait être mis en service en 2014, ont précisé les deux groupes.
Elle reste toutefois "conditionnée à l'obtention de toutes les autorisations administratives ainsi qu'à l'aboutissement des démarches commerciales et des appels d'offres de construction".
Ce projet "mobiliserait jusqu'à 1.200 personnes pendant la construction" et pourrait générer "au moins une cinquantaine d'emplois directs, auxquels devraient s'ajouter quelque 150 emplois indirects" en phase d'exploitation.
Cette annonce est intervenue peu avant le début lundi à 10H00 du comité central d'entreprise (CCE) lors duquel devrait être annoncée la fermeture de la raffinerie de Dunkerque, qui emploie directement 370 salariés et dont dépendent 400 à 450 salariés de sous-traitants.
Sa fermeture probable a été à l'origine fin février d'une grève nationale d'une semaine qui a fait planer la menace d'une pénurie de carburants et a poussé le gouvernement à intervenir dans le dossier. Une manifestation est prévue lundi à partir de 12H00 à La Défense devant le site de Total où se tient le CCE.