La Bourse de Paris a vécu une séance difficile mardi perdant 1,54%, déprimée par un regain d'inquiétude provenant du Japon, des indicateurs macroéconomiques mitigés et une déception des opérateurs américains après les premiers résultats trimestriels de la saison.
A la clôture, l'indice vedette a cédé 62,10 points pour s'inscrire à 3.976,60 points, dans un volume d'échanges de 3,68 milliards d'euros.
Les autres grandes places boursières européennes ont également fini la séance dans le rouge : à Londres, le Footsie a perdu 1,47% et à Francfort le Dax a cédé 1,42%. L'Eurostoxx 50 a abandonné 1,42% à 2.932,33 points.
Dès son ouverture, la Bourse de Paris a évolué en baisse, affectée par la décision des autorités japonaises de relever au niveau maximum de 7 l'accident nucléaire de la centrale de Fukushima, le plaçant au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl.
Affaibli par cette nouvelle, le marché parisien a mal réagi à plusieurs indicateurs: le recul en avril du baromètre de confiance ZEW, principale mesure des attentes des milieux financiers allemands et la hausse des prix des produits importés aux Etats-Unis qui s'est fortement accélérée en mars.
Enfin Wall Street a entamé la séance mardi dans le rouge, déçu par les résultats du producteur d'aluminium Alcoa, première grande société américaine à publier ses comptes pour le premier trimestre. Elle a dégagé un profit de 308 millions de dollars sur les trois premiers mois de l'année. C'est un peu mieux que prévu, mais ses ventes sont ressorties en dessous des prévisions des analystes, et le groupe a dit pâtir de la hausse des prix de l'énergie et des coûts.
Pour Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management, "ces nouvelles ont été un prétexte à un mouvement de consolidation sur le marché parisien" qui lui "semble bien légitime".
"Le marché a baissé dans un volume d'échange modéré", a-t-il ajouté. La faiblesse de l'activité relativise également le recul de l'indice et illustre bien qu'il s'agit d'un mouvement de consolidation. "Du moins pour le moment", a-t-il précisé.
Seules deux valeurs du CAC 40 ont résisté: Essilor (+0,24% à 53,78 euros) et PPR (+0,18% à 112,70 euros).
Les valeurs technologiques ont été les plus malmenées directement affectées par la situation au Japon: STMicroelectronics a perdu 3,47% à 8,25 euros et Alcatel-Lucent 5% à 3,76 euros. Le titre n'a pas profité de la décision de l'agence Standard & Poor's de relever sa perspective sur l'équipementier franco-américain de "négatif" à "stable".
Même repli pour les valeurs industrielles et/ou liées aux matières premières: Total, poids lourd de la cote, a lâché 2,48% à 41,94 euros dans le sillage de la baisse des cours du pétrole. Les valeurs para-pétrolières ont été également affectées: Maurel et Prom a cédé 4,41% à 13,98 euros, Bourbon 3,26% à 32,79 euros et Technip 2,13% à 75,49 euros.
Schneider Electric, pour sa deuxième séance consécutive, a cédé du terrain après des informations non confirmées par le groupe français selon lequel il serait intéressé par le conglomérat américain Tyco. Le marché ne voit pas cette opération d'un bon oeil estimant qu'elle mobiliserait une somme trop importante, près de 20 milliards d'euros.
Renault a perdu 3,17% à 37,75 euros après la démission lundi de son numéro deux Patrick Pélata après le faux scandale d'espionnage. "Une mauvaise nouvelle", a commenté Florent Couvreur, du CM-CIC Securities.