Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer estime que la future taxe sur les transactions financière, telle qu'elle a été conçue par Bruxelles, pose "un énorme risque" pour les pays qui l'appliqueraient et doit être réécrite.
"Le projet de la Commission n'est pas viable et doit être entièrement revu", souligne M. Noyer dans un entretien au quotidien Financial Times de lundi.
"Je ne pense pas que cela ait été à un quelconque moment l'intention du gouvernement français de faire quelque chose qui déclencherait la destruction de pans entier de l'industrie financière française, provoquerait une délocalisation massive d'emplois et porterait atteinte globalement à la reprise", fait valoir M. Noyer, interrogé par le journal britannique.
Onze pays emmenés à l'origine par la France et l'Allemagne se sont dit d'accord pour taxer les transactions financières selon le modèle développé par l'économiste américain James Tobin.
La Commission européenne leur a présenté en février un projet de taxe très large, pouvant rapporter jusqu'à 35 milliards d'euros par an.
Mais Paris estime que ce projet va trop loin, car il menace certaines spécialités financières françaises, comme les fonds monétaires, même si le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici n'a de cesse de réclamer publiquement une taxe "ambitieuse".