La ministre française de l'Economie Christine Lagarde estime qu'il faut réfléchir à une réforme du Pacte de stabilité européen en y incluant "l'examen de la compétitivité et de la stabilité financière", dans une interview publiée lundi par le journal Le Monde.
"Oui, il faut impérativement inclure dans notre radar l'examen de la compétitivité et de la stabilité financière", estime Mme Lagarde, en réponse à une question sur la nécessité de modifier le Pacte de stabilité, assurant que l'Allemagne et la France "sont parfaitement d'accord pour tirer ensemble" les leçons de la crise grecque.
"La crise grecque a été une épreuve pour l'Europe, c'est vrai", avoue Mme Lagarde, alors que les pays européens ont reconnu avoir été trop lents pour mettre sur pied leur plan d'aide à la Grèce, activé dimanche.
"Cela va nous conduire à réfléchir avec l'ensemble de nos partenaires, et notamment avec nos amis allemands, sur le gouvernement économique, la convergence économique et la réduction des écarts économiques", poursuit Mme Lagarde.
"L'Allemagne et la France sont parfaitement d'accord pour tirer ensemble les conséquences de la crise, notamment sur la régulation et la gouvernance économique de la zone euro", affirme la ministre, alors que Berlin a longtemps renâclé à aider la Grèce.
"Nous n'avons pas fait suffisamment attention aux écarts de compétitivité qui se creusaient entre l'Allemagne d'un côté, la Grèce, le Portugal et l'Irlande de l'autre", explique encore Mme Lagarde, qui avait créé des remous mi-mars en critiquant l'excédent commercial allemand, défavorable à ses yeux à ses voisins européens.
"Il va falloir aussi agir de manière plus efficace en cas de dérive de la dette, des déficits ou de la compétitivité", ajoute-t-elle. "Instaurer des mécanismes de prévention et d'alerte qui permettent de détecter plus tôt le fait qu'un pays risque de commencer à sortir (des clous) soit en termes de dette, soit en termes de déficit, soit en termes de compétitivité", suggère-t-elle.
Le Pacte de Stabilité et de Croissance a pour but de coordonner les politiques budgétaires des pays de l'UE et d'éviter des déficits nationaux excessifs. Il fixe la limite annuelle pour les déficits publics à 3% du Produit intérieur brut et à 60% du PIB pour la dette publique.
Le Pacte se compose d'un volet préventif visant à surveiller les Etats et d'un volet répressif avec sanctions à la clé.