Les tentatives du Premier ministre britannique David Cameron pour récupérer des pouvoirs aux dépens de l'Union européenne pourraient causer la dissolution du bloc des 27, a averti le président du Conseil européen Herman Van Rompuy dans un entretien publié jeudi dans The Guardian.
M. Cameron, qui subit les pressions des "eurosceptiques" de son parti conservateur, avait déclaré le mois dernier qu'il soutenait l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, mais qu'il voulait "un nouvel accord" qui comporte une procédure de non-participation sur des problèmes-clé.
"Si chaque Etat-membre avait la possibilité de trier dans les politiques actuelles pour prendre celles qu'il préfère et rejeter celles qu'il aime le moins, l'Union en général et le marché unique en particulier se déliteraient rapidement", a déclaré M. Van Rompuy au quotidien.
"Tous les Etats-membres peuvent avoir - et exprimer - des requêtes particulières et des besoins, et ceux-ci sont toujours pris en considération dans nos délibérations", a-t-il ajouté.
Mais selon M. Van Rompuy, les changements dans les traités européens proposés par M. Cameron pour s'en dégager impliqueraient des "procédures longues et pesantes", exigeant l'unanimité des 27.
Les sondages montrent que les Britanniques préfèreraient de plus en plus une sortie complète de l'UE qui est perçue comme une institution intervenant dans les affaires internes du pays et dilapidant des fonds, alors que le pays est soumis à l'austérité.
Mais le Premier ministre britannique a jusqu'ici évité de proposer clairement un référendum pour ou contre une sortie de l'UE, malgré les pressions de son parti en faveur d'une position claire sur la question.
Il a ainsi repoussé à début 2013 un discours attendu en décembre sur cette question.
M. Van Rompuy a aussi déclaré au Guardian que pour lui, le départ du Royaume-Uni de l'UE serait comme si "un ami partait dans le désert".
Le Royaume-Uni appartient à l'UE depuis 1973 mais n'a pas rejoint la zone euro et ses 17 Etats membres.