Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a assuré mercredi soir le nouveau chef du gouvernement italien, Enrico Letta, que l'UE était prête à "utiliser pleinement la flexibilité existante tout en conservant comme objectif central le maintien de finances publiques saines".
"J'ai redit que l'UE continuerait à se tenir aux côtés de l'Italie dans la poursuite de notre engagement commun de surmonter la crise économique et de promouvoir la croissance et les emplois, en utilisant pleinement la flexibilité existante tout en conservant comme objectif central le maintien de finances publiques saines", a déclaré dans un communiqué M. Van Rompuy à l'issue d'une rencontre avec M. Letta.
Ce dernier a annoncé lundi une série de mesures de relance, notamment le non paiement prévu en juin de la deuxième quote-part annuelle de la taxe foncière sur la résidence principale. Au total, ces mesures sont évaluées à quelque 10 milliards d'euros.
Lundi, M. Letta avait dit espérer obtenir une "marge de manoeuvre" de la part de la Commission européenne pour financer cette relance. Cela pourrait passer par un délai pour revenir dans les clous des 3% de déficit public. De tels délais ont déjà été accordés à l'Espagne et au Portugal, et la France devrait aussi bénéficier prochainement d'un an supplémentaire, soit 2014 au lieu de 2013.
Le chef du gouvernement italien sera reçu jeudi matin par le président de la Commission, José Manuel Barroso.
Depuis sa nomination, M. Letta assure que son pays respectera ses engagements européens, et plaide dans le même temps contre l'austérité et pour l'adoption au niveau européen de mesures en faveur de la croissance.
Sa rencontre avec M. Van Rompuy clôturait une journée au cours de laquelle il avait rencontré le président français François Hollande à Paris, puis le Premier ministre belge Elio Di Rupo à Bruxelles, qui sont sur la même ligne que lui.
M. Van Rompuy a estimé que la visite de M. Letta à Bruxelles très peu de temps après son investiture était un "signe clair" de son "engagement à continuer à travailler en étroite coopération avec l'Union européenne".
Alors que le chef du gouvernement italien plaide pour la mise en oeuvre rapide de l'union bancaire, qui doit permettre d'éviter que ne se reproduisent des crises bancaires dévastatrices pour le reste de l'économie et pour les finances publiques, M. Van Rompuy a souligné que cette question figurerait au programme des prochains sommets européens, notamment celui du mois de juin.
Il a "remercié" M. Letta "pour son programme très pro-européen et son ferme engagement à travailler étroitement avec les institutions européennes et les membres du Conseil européen pour promouvoir des progrès rapides et concrets dans la réalisation de l'union économique et monétaire".