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Un G20 uni face aux soubresauts de la crise grecque

Publié le 04/11/2011 06:35

Les grandes puissances du G20 ont tenté jeudi à Cannes (France) d'afficher un front uni face à la crise de la dette et aux soubresauts grecs qui risquent de déclencher une "réaction en chaîne" pour l'économie mondiale, tout en exhortant l'Europe à résoudre ses problèmes.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des principaux pays riches et émergents, réunis jusqu'à vendredi sur la Côte d'Azur, ont au moins reçu deux bonnes nouvelles: d'abord de la Banque centrale européenne (BCE), qui a baissé ses taux et égayé des marchés déprimés; puis d'Athènes, où un gouvernement d'union nationale pourrait voir le jour.

Face à la crise politique qui s'ajoute à la crise financière, l'opposition de droite grecque a appelé à la formation d'un gouvernement de transition pour "garantir" le plan de sauvetage, ce à quoi elle se refusait jusqu'à présent.

Mais un bras de fer est engagé sur le sort du Premier ministre Georges Papandréou, dont l'opposition réclame la démission.

Ce dernier a même évoqué l'hypothèse d'un abandon du référendum controversé sur le plan anti-crise de la zone euro, dont l'annonce a plongé lundi l'Europe et les marchés dans le désarroi. "L'enjeu pour la Grèce est de mettre en oeuvre" le plan européen décidé la semaine dernière, a-t-il reconnu jeudi.

Cette annonce a été applaudie par les dirigeants du G20, qui ont regardé le discours du chef du gouvernement grec à la télévision pendant leur sommet, a rapporté à l'AFP un témoin de la scène.

"Les choses progressent", s'est réjoui le président français Nicolas Sarkozy, assurant qu'un tel revirement d'Athènes "serait salué par tout le monde".

Et au premier chef les marchés: après le pétrole jeudi soir à New York, les Bourses asiatiques reprenaient de belles couleurs vendredi matin.

Tokyo, qui avait perdu plus de 2% mercredi à la veille d'un jour férié au Japon, a ouvert le bal en entamant la séance en nette hausse de 1,50%. Hong Kong a enregistré le plus fort rebond dans les premiers échanges, avec une hausse de 3,54%. Shanghai a ouvert en hausse de 0,80% et Sydney de 2,30%.

"L'aversion au risque se modère légèrement" notait Kazuhiro Takahashi, analyste chez Daiwa Securities à Tokyo.

"Pour nous, ce sont les actes qui comptent", a toutefois mis en garde la chancelière allemande Angela Merkel. Elle a réaffirmé l'ultimatum lancé mercredi soir par le couple franco-allemand à Georges Papandréou, convoqué pour l'occasion à Cannes: les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) ne verseront pas un centime du prêt de huit milliards d'euros dont la Grèce a absolument besoin d'ici mi-décembre pour éviter la faillite tant qu'Athènes n'aura pas adopté le plan de la zone euro.

Paris et Berlin ont aussi sommé Athènes de décider, lors de son référendum qui aurait lieu le 4 décembre s'il était maintenu -- ce qui ne semble plus être l'hypothèse la plus probable --, si elle veut abandonner la monnaie commune ou pas. Une hypothèse longtemps taboue à laquelle certains responsables européens semblaient jeudi presque résignés.

Mais à Bruxelles, la Commission européenne a dramatisé les enjeux, prévenant qu'en l'état des traités, une sortie de la zone euro n'est pas possible "sans sortie de l'Union européenne" tout entière.

Le casse-tête grec parasite en tout cas le sommet du G20. Dans l'enchaînement continu de réunions et mini-sommets entamé dès mercredi, est venue s'ajouter jeudi soir une réunion impromptue et inédite entre les pays de la zone euro membres du G20, le FMI, la BCE, les institutions européennes et le président américain Barack Obama, pour évoquer les moyens de renforcer le fonds de secours pour les maillons faibles de l'Union monétaire.

"L'aspect le plus important de notre tâche au cours des deux prochains jours sera de résoudre la crise financière ici en Europe", avait déclaré un peu plus tôt Barack Obama, précisant attendre davantage de "détails" de la part des Européens.

"C'est surtout à l'Europe de régler le problème de la dette européenne", avait prévenu dès mercredi soir le président chinois Hu Jintao, douchant les espoirs d'un coup de pouce immédiat de la deuxième puissance économique mondiale.

La réunion des puissances qui pèsent 85% de l'économie mondiale devait consacrer le retour de la confiance, grâce au plan de sortie de crise mis au point la semaine dernière par la zone euro et à la perspective d'une contribution des grands pays émergents pour arrêter le ralentissement de la croissance.

Ce bel échafaudage s'est effondré lundi avec l'annonce surprise du référendum grec.

Déboussolées depuis le début de la semaine, les places boursières européennes avaient finalement monté en flèche jeudi essentiellement grâce à une baisse des taux de 0,25 point, à 1,25%, décidée par la Banque centrale européenne (BCE). Pour son baptême du feu, son nouveau président, l'Italien Mario Draghi, a pris cette décision surprise alors que la crise grecque risque d'entraîner "une réaction en chaîne" et affecter l'économie mondiale, selon les termes du Premier ministre japonais Yoshihiko Noda.

L'Italie, troisième économie de la zone euro et principale cible des investisseurs en cas de propagation de l'incendie, était plus que jamais sous le feu des attaques des marchés. Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a tenté de rassurer en présentant à Cannes les nouvelles mesures anticrise adoptées in extremis mercredi soir. "La question n'est pas tant le contenu du paquet que +est-ce que ce paquet sera mis en oeuvre?+", a toutefois prévenu Nicolas Sarkozy.

Sollicité pour soutenir la zone euro engluée dans la crise de la dette, Pékin a prévenu que son aide dépendait de la capacité du Vieux Continent à mettre en oeuvre son plan de sortie de crise.

Le soutien chinois peut atteindre 100 milliards de dollars, a expliqué un haut responsable de la Banque centrale de Chine, Li Daokui, mais à condition d'avoir la preuve de l'efficacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF), ce "pare-feu" censé prévenir la propagation de la crise de la dette à l'Italie et, au-delà, à toute l'économie mondiale.

Le G20 va de son côté accepter, dans le communiqué final du sommet, une possible augmentation des ressources du FMI par des pays volontaires, conformément au souhait de la présidence française et de plusieurs puissances émergentes, notamment pour faire face à une éventuelle aggravation de la crise, a déclaré à l'AFP une source proche des négociations.

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