Les gains de productivité des entreprises américaines (hors secteur agricole) au deuxième trimestre ont été supérieurs aux attentes, et les plus forts depuis le troisième trimestre 2003, selon une première estimation publiée mardi par le département du Travail.
La productivité a progressé de 6,4% en rythme annuel par rapport au trimestre précédent, alors que les analystes tablaient sur 5,5%.
Cette hausse s'explique par une baisse des heures travaillées (-7,6%) de loin supérieure à celle de la production (-1,7%).
Elle est nettement supérieure à la tendance habituelle. "La productivité des entreprises hors secteur agricole s'est accrue à un taux de 2,5% par an de 2000 à 2008", a rappelé le département du Travail.
Au premier trimestre, la productivité n'avait augmenté que de 0,3%, un chiffre révisé en nette baisse par rapport aux 1,6% précédemment estimés.
Dans le seul secteur de l'industrie, les gains de productivité ont également été les plus forts depuis 2003, avec une hausse de 5,3%. La chute des heures travaillées (-14,4%) a largement compensé celle de la production (-9,9%).
La flexibilité de l'économie américaine a été à l'oeuvre lors de cette récession, et en particulier depuis le troisième trimestre 2008, les entreprises réduisant fortement leurs effectifs et l'utilisation de leurs capacités productives pour répondre à la chute de la demande.
"Un accès de gains de productivité ne doit pas constituer une surprise à ce stade du cycle de l'activité", avait expliqué dans une note lundi Andrew Tilton, économistes de Goldman Sachs.
"Les récessions provoquent habituellement une vague de réduction des coûts qui réduisent les heures travaillées. Parce que la production baisse aussi, les gains de productivité tendent à être quelque peu décevants durant les récessions. Cependant, quand l'économie retrouve de la vigueur, la production accélère sans commune mesure avec les heures travaillées, et la productivité décolle", avait-il résumé.
Le département du Travail a indiqué que la rémunération horaire réelle avait baissé de 1,1% en rythme annuel dans le secteur non agricole lors ce trimestre.
Cela a permis une réduction de 5,8% du coût de l'unité de travail pour les employeurs, bien plus forte que celle qu'anticipaient en moyenne les économistes (-2,5%), et la plus spectaculaire depuis le deuxième trimestre 2000.
Dans l'industrie, traditionnellement moins flexible que les services, la rémunération réelle progresse (+4,4%), de même que le coût de l'unité de travail (+0,5%).