Le fabricant de tubes sans soudures Vallourec, confronté à la chute du marché du pétrole et du gaz, affronte le "pire des scénarios" envisagés et s'attend désormais à une poursuite de la dégradation de l'activité sur la deuxième partie de l'année.
"L'environnement de marché a continué d'être difficile pendant cette première partie d'année et ça ne s'est pas arrangé pendant le semestre, ça c'est même plutôt aggravé", a reconnu le président du directoire, Philippe Crouzet, lors d'une conférence téléphonique à l'occasion de la publication des résultats semestriels.
Le groupe s'attendait à une année 2015 difficile: il fait face désormais "au pire des scénarios envisagés en début d'année", avec une chute de l'activité dans pratiquement tous les secteurs et toutes les zones géographiques, notamment en Amérique du Nord.
Vallourec, qui espérait une amélioration sur la deuxième partie de l'année, se résigne désormais à une poursuite de la dégradation et prévoit "probablement un Ebitda (résultat net d'exploitation) négatif en 2015", a prévenu le patron du groupe.
Les pertes nettes du groupe ont atteint 199 millions d'euros au deuxième trimestre et elles s'élèvent à 275 millions sur l'ensemble du premier semestre. L'an dernier, le groupe avait bouclé l'exercice avec des pertes record de 924 millions d'euros.
Sur le dernier trimestre, le chiffre d'affaires a dégringolé de 28,4% à 1,01 milliard d'euros et l'Ebitda a fondu de 94,8% à 13 millions d'euros.
Les ventes dans le secteur "pétrole et gaz" on dégringolé de 25,1% au premier semestre, plombées notamment par les Etats-Unis où le chiffre d'affaires dans ce secteur a été divisé par deux après l'arrêt de la prospection et des forages.
"Aux Etats-Unis, nous avons à la fois une chute de la demande et un destockage de la part de nos distributeurs. Tout ceci se traduit par une très forte chute de nos volumes d'activité", a affirmé M. Crouzet, qui a également souligné les difficultés du groupe au Brésil et dans la région EAMEA qui regroupe l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Asie.
Le patron de Vallourec se déclare toutefois confiant, malgré ce panorama très sombre. "Les fondamentaux de nos marchés et du groupe sont solides et nous pensons que le déséquilibre entre offre et demande va se corriger" dans les secteur "pétrole et gaz", a assuré le président du directoire qui a lancé en février une vaste restructuration de son groupe.
"Nous confirmons notre stratégie et notre confiance dans ce marché", a-t-il assuré. "Je suis convaincu que les mesures fortes que nous avons prises, associées à nos technologies uniques, nos talents et nos implantations locales clés, permettront à Vallourec de surmonter cet environnement difficile et de continuer à répondre aux exigences de ses clients", a-t-il déclaré.
- restructurations en cours -
En février, le groupe a mis en place pour 2015 un plan de restructuration pour faire face à la dégradation de ses marchés. "Nous nous sommes adaptés très vigoureusement au retournement de cycle et les 1.600 réductions d'effectifs réalisées sur le premier semestre 2015 vont plus loin que les 1.400 prévues initialement", affirmé M. Crouzet.
En avril, Vallourec est allé plus loin avec l'annonce de la suppression d'ici 2017 de 2.000 postes dont les trois quarts en Europe, dans le cadre d'un plan de restructuration industriel afin de "rationaliser ses unités européennes de production de tubes et d'acier". Le groupe emploie au total plus de 23.000 personnes.
Ce plan prévoit la suppression de 550 postes en France et la recherche d'un partenaire ou un repreneur pour l'aciérie de Saint-Saulve (Nord).
"Nous avons des signes d'intérêts très divers", a expliqué le patron de Vallourec, qui prévoit d'effectuer à la rentrée des visites pour des repreneurs potentiels de ce site complètement rénové au cours des dernières années.
Dans un environnement difficile, le groupe concentre son action sur la génération de trésorerie et il maintient son objectif de dégager un cash flow (flux de liquidités) disponible positif pour 2015.