Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen et Porsche ont annoncé jeudi qu'ils n'arriveront pas à boucler leur fusion dans les délais prévus initialement, soit avant la fin de l'année 2011, dans des communiqués séparés.
"L'objectif de former un groupe automobile intégré reste inchangé", a toutefois précisé Volkswagen, les deux groupes évoquant un risque juridique lié à des plaintes de plusieurs fonds d'investissement américains aux Etats-Unis et à une enquête en Allemagne, pour expliquer ce contretemps
"Du point de vue de Volkswagen, les obstacles juridiques persistants ne permettent pas d'évaluer le risque économique d'une fusion et donc de déterminer une valorisation de Porsche SE nécessaire pour établir le taux d'échanges" entre les actions des deux groupes en vue d'un mariage, a avancé le numéro un européen.
Les principales sources d'incertitude "sont les procédures et les plaintes déposées contre Porsche SE en Allemagne et aux Etats-Unis pour manipulation de cours présumée", a-t-il ajouté.
Le constructeur de voiture de sport avait surpris tout le monde en octobre 2008 en annonçant détenir 75% de Volkswagen, ce qui avait fait exploser le titre de ce dernier.
Le cours de Bourse de Volkswagen avait alors dépassé les 1.000 euros, obligeant les fonds à déboucler des positions en catastrophe et entraînant de lourdes pertes chez les investisseurs qui spéculaient sur une baisse du cours.
Mais la tentative de Porsche pour s'emparer de VW, en s'endettant massivement, a échoué et c'est finalement Volkswagen qui a sauvé Porsche de la faillite.
Dans son communiqué, Porsche réitère que ces soupçons des deux côtés de l'Atlantique sont "infondés".
Porsche avertit, en outre, que ce report va le contraindre à passer d'importantes dépréciations d'actifs financiers qui feront plonger dans le rouge son résultat net sur les trois premiers trimestres 2011, alors qu'il avait annoncé début août un bénéfice de 149 millions d'euros sur les six premiers mois de l'année.
Porsche souligne qu'il ne s'agit que d'une opération strictement comptable, qui vient effacer "une évolution toujours positive" de son activité.
De son côté, Volkswagen va effectuer une opération comptable inverse "qui va générer une contribution nettement positive aux résultats financiers de Volkswagen AG" à fin septembre, a annoncé la firme de Wolfsburg.
Volkswagen, premier constructeur automobile européen et numéro deux mondial derrière GM au premier trimestre, détient déjà 49,9% de Porsche.
Il entend faire de ce dernier la dixième marque de son empire, qui comprend déjà Audi, Skoda et Seat, un mariage qui lui permettrait de réaliser des synergies de l'ordre de 700 millions d'euros par an.