Finalement déçue par l'accord européen censé rétablir la confiance des marchés, Wall Street s'attend à une fin d'année décevante et fait déjà le deuil de la traditionnelle hausse observée lors des fêtes de Noël.
Le Dow Jones Industrial Average a lâché 317,87 points sur la semaine écoulée, pour terminer à 11.866,39 points, en recul de 2,61%.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 91,52 points, à 2.555,33 points, soit une perte de 3,46%. Et l'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 35,53 points, à 1.219,66 points, en recul de 2,83%.
Euphoriques vendredi de la semaine dernière, les investisseurs new-yorkais ont passé le week-end à éplucher le plan conclu entre 26 des 27 Etats-Membres de l'Union européenne pour finalement arriver à une conclusion: trop flou, ce plan ne permettra pas d'enrayer la crise.
Et dès lundi matin, l'agence de notation financière Moody's a définitivement fait retomber le petit vent d'optimisme, pointant "l'absence de mesures pour stabiliser les marchés sur le court terme". Sa concurrente Fitch a dressé le même bilan vendredi.
Conséquence de leur désaffection de l'Europe, les investisseurs se sont repliés sur le dollar qui a atteint des sommets depuis le mois de janvier. "Ca a pesé sur la Bourse", étant donné qu'un billet vert élevé freine les exportations américaines, a noté Mace Blicksilver, directeur du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.
Si la situation se prolongeait, cela pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour l'économie américaine: "une partie de la reprise du pays est due à la faiblesse de notre monnaie", a observé M. Blicksilver.
Dans ce contexte, Wall Street n'a encore une fois pas pu apprécier les dernières statistiques qui dressent un portrait flatteur, bien que toujours précaire, de l'état de l'économie de la première puissance mondiale.
"Cela fait trois mois que nos bonnes performances sont éclipsées par la crise en Europe", a déploré Marc Pado, courtier chez Cantor Fitzgerald.
Entre autres, les Etats-Unis ont enregistré au cours de la semaine du 4 au 10 décembre un nouveau recul des inscriptions au chômage, qui sont tombées à leur niveau le plus faible en un peu plus de trois ans et demi.
En outre, l'activité manufacturière de la région de New York s'accélère en décembre, pour s'installer à son niveau le plus élevé depuis le mois de mai, selon l'indice Empire State. Une même accélération a été constatée dans la région de Philadelphie (Nord-Est), l'activité manufacturière s'installant à son niveau le plus élevé depuis avril.
Peu d'indicateurs majeurs sont attendus la semaine prochaine, la dernière avant Noël.
Le sentiment des investisseurs est que "c'est la fin de l'année et qu'il ne va pas y avoir de progression" en décembre comme c'est traditionnellement le cas, a indiqué M. Blicksilver.
"On va continuer dans la même veine, avec des échanges réduits et beaucoup de volatilité, et une actualité toujours centrée sur l'Europe", a avancé Marc Pado.
Parmi les indicateurs attendus, le marché suivra celui sur les mises en chantier mardi, puis les nouvelles inscriptions au chômage jeudi.