Wall Street a opté pour la prudence lundi à l'orée d'une semaine ponctuée de nombreux indicateurs et surtout d'une décision de la banque centrale américaine: le Dow Jones est resté quasi stable et le Nasdaq a cédé 0,08%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones n'a reculé que de 1,35 point à 15.568,93 points et l'indice à dominante technologique Nasdaq de 3,23 points à 3.940,13 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a, lui, grappillé 0,13% (2,34 points) pour atteindre 1.762,11 points, un nouveau record.
"Si on a appris quelque chose depuis le début de l'année, c'est bien que rien ne compte en dehors de Ben Bernanke", le président de la banque centrale américaine (Fed), relève Michael Gayed de Penson Partners.
Aussi "quand il est prévu une réunion de l'institution, tout est en suspens", estime-t-il.
Les largesses de la Fed, qui injecte chaque mois 85 milliards de dollars dans les circuits financiers sous la forme de rachats de bons du Trésor et de titres hypothécaires pour stimuler la croissance, ont de fait largement bénéficié à Wall Street depuis janvier.
Et le Comité de politique monétaire de la Fed se réunit mardi et mercredi pour discuter du chemin à suivre dans les mois à venir.
Selon la majorité des analystes, le FOMC devrait choisir de maintenir son soutien à l'économie au vu de la faiblesse des récents indicateurs. Mais les acteurs du marché sont à l'affût de tout indice sur les intentions exactes des banquiers centraux.
Pour Michael Gayed, les responsables de l'institution "pourraient très bien nous surprendre en faisant ouvertement part de leurs inquiétudes sur le rythme trop rapide de la progression des indices boursiers alors que les perspectives économiques ne reflètent pas la même vigueur".
"Ils nous ont bien surpris en septembre en décidant de ne pas ralentir les mesures de soutien, ils pourraient tout autant nous surprendre en tentant de calmer l'enthousiasme du marché, qui grimpe uniquement car il pense que la Fed va continuer à apporter son aide pendant encore longtemps", estime-t-il.
Dans ce contexte, les investisseurs sont restés prudents.
Ils attendaient également toute une salve de résultats d'entreprises, dont ceux du géant Apple lundi soir, et d'indicateurs importants de l'économie américaine.
"Ceux diffusés en début de séance n'étaient pas très significatifs, si ce n'est le chiffre sur les promesses de ventes de logements qui s'est révélé décevant", remarque Michael James de Wedbush Securities.
Selon l'Association nationale des agents immobiliers (NAR), elles ont de fait accéléré leur chute en septembre et baissé pour le quatrième mois consécutif.
Cet indicateur a suffi pour doucher le léger regain d'optimisme observé en début de séance après l'annonce d'une progression plus forte que prévu de la production industrielle aux Etats-Unis sur la même période.
Sur le front des valeurs, les investisseurs ont surtout guetté pendant la séance les résultats d'Apple publiés après la clôture (+0,49% à 528,55 dollars).
Le groupe informatique américain Apple a enregistré le premier recul de son bénéfice net annuel en 11 ans sur l'exercice 2012/13, mais a fait mieux que prévu au dernier trimestre où ses ventes d'iPhone ont encore progressé
Le groupe pharmaceutique Merck, qui a diffusé ses chiffres avant le début de la séance, a de son côté déçu (-2,56% à 45,35 dollars): le bénéfice net a chuté de 35% sur un an et le chiffre d'affaires a perdu 4%, pâtissant notamment de la baisse des ventes de Singulair, un médicament contre l'asthme et les allergies.
Les chiffres de la chaîne de restauration rapide Burger King ont été favorablement accueillis par le marché, son titre grimpant de 5,77% à 20,90 dollars.
Le groupe énergétique Consol Energy a perdu 0,50% à 37,95 dollars après avoir annoncé la vente à son concurrent Murray Energy 5 mines de charbon en Virginie Occidentale (est des Etats-Unis) pour 3,5 milliards de dollars.
Dans le secteur des médias, le câblo-opérateur Liberty Global, qui va céder ses chaînes thématiques à l'international à son concurrent AMC Networks (-0,65% à 69,90 dollars) sur la base d'une valorisation d'un milliard de dollars, a progressé de 1,20% à 81,12 dollars.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 2,512% contre 2,503% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,602% contre 3,593%.