Wall Street a terminé dans le rouge mercredi, reprenant son souffle après ses récents records et face au regain de spéculations sur la politique monétaire des Etats-Unis: le Dow Jones a lâché 0,31% et le Nasdaq 0,32%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 48,07 points à 15.470,67 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 11,76 points à 3.654,01 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,38% (-6,46 points) à 1.690,91 points.
"Le marché fait une pause", selon Art Hogan de Lazard Capital Markets. "La semaine dernière a été riche en éléments susceptibles de faire bouger le marché, que ce soit des indicateurs ou des résultats d'entreprises. Cette semaine on a juste quelques discours de membres de la banque centrale américaine et les chiffres hebdomadaires sur l'emploi américain demain matin à se mettre sous la dent."
Faute d'informations incitant les courtiers à s'engager franchement sur le marché, ces derniers "digèrent les gains engendrés la semaine dernière quand les indices ont grimpé à des sommets historiques".
Le S&P 500 en particulier, le plus regardé par les investisseurs, "a franchi à cette occasion le seuil symbolique des 1.700 points", a rappelé Sam Stovall de Standard Capital IQ. "Souvent, ce genre de passage sert de prétexte aux investisseurs pour engranger des profits", a ajouté le spécialiste.
Tout en reprenant leur souffle, les investisseurs s'inquiètent aussi "du moment où la Fed commencera à ralentir le rythme de ses rachats d'actifs", ont souligné les analystes de Schaeffer's Investment Research.
Pour stimuler l'économie et influer sur les taux à la baisse, la Fed injecte notamment chaque mois sur les marchés financiers quelque 85 milliards de dollars en rachetant des bons du Trésor et des titres hypothécaires.
Trois responsables de la banque centrale des Etats-Unis ont suggéré cette semaine que l'institution pourrait mettre un frein à ce programme dès septembre si les données économiques continuaient de s'améliorer.
Les investisseurs ont été particulièrement surpris que le président de l'antenne locale de la Fed de Chicago, Charles Evans, réputé être l'un des membres les plus prudents de l'institution, soit aussi sur cette ligne.
Sandra Pianalto, présidente de l'antenne de Cleveland de la Réserve fédérale (Fed), a pour sa part estimé mercredi que le chômage demeurait "préoccupant" aux Etats-Unis et qu'une politique monétaire ultra-accommodante était "encore nécessaire".
Mais pour M. Hogan, "les investisseurs se sont faits à l'idée que la Fed va ralentir ses mesures de soutien" et "la question n'est plus si et quand mais de combien".
Sur le front des valeurs, l'action du géant américain des médias et du divertissement Disney a reculé de 1,70% à 65,91 dollars après l'annonce d'un bénéfice trimestriel en petite hausse assorti de ventes décevantes.
Les chiffres du spécialiste du photovoltaïque First Solar ont aussi largement déçu le marché, le titre dégringolant de 13,43% à 40,47 dollars, tout comme ceux de la marque de vêtements de luxe Ralph Lauren (-8,64% à 173,13 dollars).
Malgré un relèvement de sa prévision annuelle et un deuxième trimestre meilleur que prévu, le groupe de médias Time Warner a perdu 0,37% à 63,94 dollars.
A l'inverse, les courtiers ont salué la performance de la société 21st Century Fox, qui réunit les activités de télévision et de cinéma du magnat des médias Rupert Murdoch (+1,86% à 31,81 dollars) après un bond de son bénéfice net annuel.
L'annonce par le pionnier américain de l'internet AOL de l'acquisition de la plate-forme Adap.tv, destinée aux annonceurs souhaitant diffuser leurs publicités sur des sites de vidéos, a aussi été bien reçue par le marché (+1,41% à 36,69 dollars).
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,600% contre 2,642% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,686% contre 3,732% la veille.