La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi, avant de marquer une pause pour Thanksgiving, nerveuse face à l'aggravation de la crise en zone euro, qui touche désormais l'Allemagne: le Dow Jones a perdu 2,05% et le Nasdaq 2,43%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 236,17 points à 11.257,55 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 61,20 points à 2.460,08 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 2,21% (26,25 points) à 1.161,79 points.
Le volume d'échanges est resté faible à la veille des fêtes de Thanksgiving. Wall Street sera fermée jeudi et ne rouvrira vendredi que pour une demi-séance.
Les investisseurs ont été surpris de la faible demande rencontrée par une émission de dette publique en Allemagne. Berlin, jusqu'à présent épargné, n'a pu emprunter que 3,6 milliards d'euros, contre une offre de départ de 6 milliards.
"L'Allemagne est considérée comme un refuge pour les investisseurs par rapport aux autres pays de la zone euro. Le fait que la demande soit si faible pour leur émission obligataire soulève des inquiétudes pour l'ensemble de l'Europe", a observé Michael James, de Wedbush Securities.
L'agence de notation Fitch a en outre prévenu que la France pourrait voir sa note "AAA" remise en cause en cas d'aggravation de la crise en zone euro.
"Il y a une exposition nette et certaine des banques (américaines, ndlr) à l'Europe. Les banques ne communiquent pas vraiment mais les marchés commencent à vraiment prendre peur", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
Les investisseurs craignent notamment "des dommages collatéraux" parmi les banques qui ont émis des titres d'assurance sur les emprunts publics, a-t-il expliqué.
Bank of America a chuté de 4,28%, JPMorgan Chase de 3,50%, Citigroup de 3,88%, Wells Fargo de 3,01% et Morgan Stanley de 3,62%.
A la crise européenne se sont ajoutées mercredi "des nouvelles qui ne sont pas particulièrement satisfaisantes aux Etats-Unis", a relevé M. Volokhine.
Les commandes de biens durables ont reculé en octobre (-0,7%) même si cette baisse est mois forte que prévu. La consommation des ménages a ralenti sa hausse (+0,1%) sur le même mois, progressant moins qu'espéré.
Comme prévu, les nouvelles inscriptions au chômage sont restées quasi stables la semaine dernière.
Chevron a reculé de 2,77% à 93,75 dollars. Le Brésil a suspendu toutes ses activités de forage dans le pays après une fuite de brut survenue début novembre dans ses installations au large de Rio de Janeiro.
KKR a perdu 2,54% à 11,50 dollars. Un groupe d'investisseurs mené par le fonds va racheter le groupe énergétique non coté Samson Investment Company, à l'exception d'actifs situés sur le Golfe du Mexique, pour 7,2 milliards de dollars.
Groupon s'est effondré de 15,89% à 16,88 dollars, passant pour la première fois sous son prix d'introduction sur la Bourse de New York début novembre (20 dollars)
La radio en ligne Pandora (-11,31%à 10,51 dollars), entrée en Bourse en juin, a publié un profit trimestriel, alors que les analystes attendaient des pertes, mais elle a prévenu s'attendre à des pertes plus fortes que prévu lors du trimestre en cours.
Parmi les rares valeurs en hausse, le constructeur de matériel agricole Deere, dont les résultats ont dépassé les attentes, a pris 3,89% à 74,72 dollars.
Le marché obligataire a profité des inquiétudes des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a chuté à 1,879% contre 1,939% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,823% contre 2,910% la veille.