Les pays de la zone euro qui n'arrivent pas ou ne souhaitent pas à l'avenir respecter les exigences du Pacte de stabilité doivent être, "en dernier recours", exclus de l'Union monétaire, a estimé jeudi le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager.
"Si un pays ne souhaite pas satisfaire aux exigences, alors, il n'y a pas d'autre option que de la (la zone euro, ndlr) quitter", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse à La Haye, précisant qu'il s'agissait d'une possibilité à n'utiliser qu'en "dernier recours".
Le ministre néerlandais plaidait non seulement pour que dans le futur, les pays ne souhaitant pas respecter le Pacte de stabilité prennent eux-mêmes la décision d'abandonner la monnaie unique, mais également pour une modification des traités européens permettant aux pays de l'eurozone d'exclure un d'entre eux s'il ne se plie pas aux règles, a expliqué à l'AFP Simone Boitelle, une porte-parole de M. de Jager.
"Ce n'est pas une sanction pour maintenant, c'est quelque chose pour le long-terme, pour le futur", a ajouté la porte-parole selon laquelle une modification des traités européens "prendra du temps".
Le Premier ministre libéral néerlandais Mark Rutte avait plaidé mercredi pour la création d'un poste de commissaire européen spécifiquement chargé de faire respecter le Pacte de stabilité, notamment via des sanctions.
La création de ce poste de commissaire ne nécessite pas, selon M. de Jager, de modifier les traités européens, raison pour laquelle les Pays-Bas proposent cette solution plutôt que la création d'un nouvel organe au sein de la Commission européenne.
M. Rutte s'était également déclaré favorable à la mise en oeuvre de sanctions telles qu'une réduction des aides financières européennes et "une perte du droit de vote".
"Si on n'arrive pas se tenir aux règles du jeu, alors il faut quitter le jeu", a soutenu jeudi M. de Jager.
"Nous rendrons la zone euro beaucoup plus forte" grâce à ces mesures, a-t-il affirmé : "beaucoup plus qu'en augmentant la dotation du Fonds de stabilité ou en introduisant les euro-obligations".
Le ministre a assuré que les propositions néerlandaises avaient été accueillies favorablement par ses homologues allemand et finlandais, qu'il a rencontrés mardi à Berlin.