La production industrielle dans la zone euro est repartie à la baisse en juin, une déception pour les économistes qui continuent malgré tout d'anticiper une stabilisation de l'activité.
La production industrielle a diminué de 0,6% par rapport au mois de mai, selon des données publiées mercredi par l'office européen des statistiques Eurostat.
Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur une nouvelle hausse de 0,3% après celle enregistrée en mai pour la première fois depuis août 2008 et jugée alors encourageante pour l'économie européenne en récession.
Maigre consolation, Eurostat a légèrement amélioré son estimation pour mai, faisant état désormais d'une augmentation de la production de 0,6% contre seulement +0,5% initialement.
Sur un an, la production industrielle accusait toujours en juin une nette baisse de 17%.
Pour l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne, elle a reculé de 0,2% sur un mois et de 15,6% sur un an.
La baisse "surprenante et inattendue" du mois de juin "suggère que les consommateurs de la zone euro sont toujours réticents à faire de gros achats" et "pourrait bien être la conséquence de la réduction des stocks toujours recherchée par beaucoup d'entreprises", selon Howard Archer de IHS Global Insight.
Il estime toutefois que ce destockage massif va finir par soutenir le secteur industriel européen, quand il faudra à nouveau remplir les entrepôts.
Signal encourageant à ce titre, "les commandes semblent se stabiliser après avoir plongé fin 2008 et début 2009", souligne-t-il.
Marco Valli, économiste chez Unicredit, juge également que le rebond de 4,5% en juin des commandes industrielles en Allemagne est "une bonne base pour une croissance des commandes durant l'été" et prévoit que "la récession industrielle se termine durant le trimestre en cours".
"Néanmoins, pour une reprise significative et durable, il faut une large croissance des commandes à la fois sur les marchés intérieurs et extérieurs, et c'est loin d'être certain", pondère Howard Archer.
Eurostat doit publier jeudi sa première estimation sur l'évolution du PIB au deuxième trimestre. Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires tablent en moyenne sur une contraction de 0,4%, après -2,5% au premier trimestre.