L'inflation a considérablement ralenti en zone euro, atteignant en janvier le seuil de 2% visé par la Banque centrale européenne (BCE) mais cette bonne nouvelle pour les consommateurs a été assombrie par les chiffres du chômage qui restent à des niveaux élevés.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro a été estimé à 2% en janvier, en baisse par rapport au mois de décembre, où il était de 2,2%, selon une première estimation de l'office européen des statistiques, Eurostat.
Ce chiffre est le plus bas enregistré depuis novembre 2010 alors que la BCE a pour objectif de maintenir un taux d'inflation à un niveau proche mais inférieur à 2% à moyen terme.
"Cela conforte l'idée que l'inflation n'est pas une menace dans un futur proche", estime Martin Van Vliet, de la banque ING.
Eurostat détaille les principales composantes de l'inflation. Une fois encore, c'est l'énergie qui devrait connaître le taux annuel le plus élevé en janvier, à 3,9%, mais en net ralentissement par rapport à décembre (5,2%).
Vient ensuite le poste "alimentation, boissons alcoolisées et tabac", à 3,2%, le même niveau qu'en décembre.
Le taux devrait légèrement ralentir dans les services (1,7%, comparé à 1,8% en décembre) et dans les biens industriels hors énergie (0,8% contre 1% en décembre).
Ce niveau d'inflation ne devrait pas inciter la BCE à relever sur ses taux d'intérêt.
La BCE s'attend toujours à ce que l'économie de la zone euro "continue de faiblir" début 2013, avant "une reprise graduelle" plus tard dans l'année, a rappelé le 10 janvier le président de l'institut monétaire Mario Draghi
En décembre, l'institution avait livré des prévisions pessimistes: elle s'attendait à un recul du produit intérieur brut (PIB) de la région de 0,3% cette année, contre une hausse de 0,5% pronostiquée trois mois auparavant.
Outre les inquiétudes concernant la croissance, l'horizon reste sombre côté emploi, malgré des signes de stabilisation.
Le taux de chômage s'est établi à 11,7% en décembre, comme le mois précédent où le chiffre a été révisé en baisse (de 11,8% à 11,7%).
Cela se traduit par 18,71 millions de personnes au chômage, un chiffre "quasiment stable" par rapport à novembre.
"Malgré la stabilité du taux de chômage, la dégradation du marché du travail au sein de la zone euro ne semble pas avoir pris fin", estime l'économiste d'ING qui table sur un chômage atteignant 12% cette année. Un niveau encore jamais vu au sein de l'Union monétaire.
En un an, la situation s'est considérablement aggravée avec 1,796 million de personnes qui sont venues grossir les rangs des sans emploi au sein de la zone euro.
La situation est particulièrement critique en Espagne et en Grèce, où le chômage touche plus d'un actif sur quatre: le taux de chômage s'est établi à 26,1% en décembre en Espagne. En Grèce, où les dernières données disponibles datent du mois d'octobre, il s'est élevé à 26,8%.
Conséquence de la crise, la situation s'est fortement dégradée en un an dans les pays les plus fragiles: le taux de chômage a bondi de 19,7% à 26,8% en Grèce en douze mois, de 9,7% à 14,7% à Chypre et de 23,2% à 26,1% en Espagne.
Dans l'ensemble de l'UE, le taux de chômage s'est établi à 10,7% en décembre, stable par rapport au mois précédent. Au total, 25,92 millions de personnes étaient au chômage dans l'UE à la fin de l'année 2012.
En comparaison, le taux de chômage était de 7,8% en décembre aux Etats-Unis et il s'est établi à 4,1% au Japon, où les dernières données disponibles datent de novembre.