PARIS/GRIMAUD (Var) (Reuters) - Une "mobilisation extrême" face à l'incendie qui sévit depuis lundi dans le Var a "permis d'éviter le pire", a déclaré mardi le président de la République, Emmanuel Macron, qui s'est rendu en fin de journée en compagnie du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, auprès des pompiers luttant contre le feu.
Plus de 900 pompiers étaient toujours à l'oeuvre dans la journée face aux flammes qui ravagent l'arrière-pays tropézien, où une centaine d'habitations ont été détruites dans plusieurs communes tandis qu'au moins 10.000 personnes ont été évacuées.
S'il a qualifié de "terrible en termes de biodiversité et de patrimoine naturel" la perte de milliers d'hectares de forêt, Emmanuel Macron a souligné l'"effort national conséquent" ayant permis d'éviter une catastrophe. Onze Canadairs, sur les 12 dont dispose la France, ont été mobilisés, a indiqué le chef de l'Etat.
"Tous les moyens civils disponibles de notre sécurité civile ont été mobilisés. Le pire a été évité, nous ne déplorons pas de victimes", a-t-il dit devant les journalistes. "Les pompiers continuent d'être au combat pour stabiliser la situation."
L'incendie, dont la cause n'est toujours pas connue, faisait à la mi-journée une vingtaine de kilomètres de long.
Depuis son déclenchement lundi en fin d'après-midi dans le massif des Maures, près d'une aire d'autoroute de la commune de Gonfaron, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Saint-Tropez, il a parcouru près de 6.000 hectares et en a brûlé près de 4.000, selon les autorités.
Les pompiers sont mobilisés notamment dans les secteurs de la plaine des Maures et du golfe de Saint-Tropez.
Sur le terrain, 120 gendarmes ont également été déployés pour sécuriser les sites et contrôler les accès et la circulation. De nombreux axes routiers sont fermés et la préfecture a appelé "à éviter absolument" de circuler entre Bormes-les-Mimosas et Saint-Tropez.
D'AUTRES FEUX MENACENT
Des milliers de personnes ont été déplacées dans la région, notamment du fait de l'évacuation de sept campings dans la nuit, dont l'un, situé à Grimaud, a ensuite été entièrement détruit par les flammes.
Des centres d'hébergement d'urgence pour les personnes évacuées ont été ouverts dans plusieurs communes voisines et des renforts ont été dépêchés sur place depuis les départements voisins (Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône et Gard), ont précisé les pompiers du Var.
Alors qu'aucun incendie majeur ne s'était déclaré jusque-là dans la région malgré les températures caniculaires des dernières semaines, d'autres feux menacent "des centaines d'hectares" dans le Vaucluse et l'Aude, a prévenu la Sécurité civile.
Le préfet de l'Aube a indiqué mardi après-midi dans un communiqué que deux incendies s'étaient déclarés lundi soir sur les communes de Bizanet et de Durban, "entraînant une mobilisation importante des sapeurs-pompiers de l'Aube et de renforts extra-départementaux".
Le feu de Durban est fixé après avoir parcouru 20 hectares de végétation. En revanche celui de Bizanet, qui a parcouru 60 hectares, est toujours actif, a précisé le préfet de l'Aube, qui a fait état de cinq pompiers blessés, dont un grièvement.
D'après les pompiers du Vaucluse, un feu s'est déclenché vers 02h00 du matin (00h00 GMT) à Beaumes-de-Venise. Cet incendie n'a fait ni dégâts ni blessés mais a brûlé 200 hectares et entraîné l'évacuation de 140 personnes, a précisé la préfecture du département.
Plusieurs pays méditerranéens, confrontés ces dernières semaines à des vagues de chaleur sans précédent depuis plusieurs décennies, ont dû faire face à d'importants feux de forêts, notamment la Grèce, la Turquie, l'Algérie et l'Italie.
(Reportage Eric Gaillard à Grimaud, Marc Leras à Marseille et Elizabeth Pineau à Paris, rédigé par Myriam Rivet et Jean Terzian, édité par Marc Angrand, Blandine Hénault et Bertrand Boucey)