par Alistair Smout
LONDRES (Reuters) - Un juge londonien a autorisé mercredi l'élargissement du champ de l'appel interjeté par les Etats-Unis à la suite du blocage de leur demande d'extradition par la Grande-Bretagne du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, et a fixé à fin octobre l'audience pour étudier l'appel des autorités américaines.
En janvier dernier, une magistrate britannique s'est opposée à l'extradition de Julian Assange aux Etats-Unis, où il est accusé d'espionnage et de conspiration, en citant l'état de santé mentale du ressortissant australien et évoquant un risque de suicide.
Le département américain de la Justice a prévenu à l'époque qu'il n'entendait pas abandonner les démarches pour obtenir l'extradition du fondateur de Wikileaks, site internet qui a divulgué en 2010 des centaines de milliers de documents confidentiels de l'armée américaine.
Julian Assange se trouve depuis lors au coeur d'un vaste feuilleton judiciaire, alors que la Suède a aussi cherché à obtenir l'extradition de celui-ci pour des accusations d'agression sexuelle.
Après avoir trouvé refuge à l'ambassade d'Equateur à Londres, en 2012, pour échapper à cette procédure, Assange a été arrêté par les autorités britanniques en avril 2019 après la révocation de son asile politique, bien que le dossier des autorités britanniques a été entre-temps classé.
Les Etats-Unis avaient déjà reçu en janvier dernier l'autorisation d'interjeter appel sur trois motifs, mais ont demandé mercredi que le champ de leur requête soit élargi afin d'inclure une nouvelle évaluation de l'analyse médicale ayant démontré que Julian Assange risquait de se suicider.
S'il a estimé qu'il était inhabituel pour une cour d'appel de réévaluer un témoignage d'expert validé par un tribunal de première instance, le juge Timothy Holroyde a estimé qu'il n'était pas exclu que la juridiction d'appel puisse effectuer une analyse différente, étant donné que l'expert n'a pas communiqué les informations dont il disposait sur la relation de Julian Assange avec sa compagne Stella Moris.
"On peut soutenir que le (...) JD (juge de district) a commis une erreur", a-t-il dit.
Les avocats des deux camps sont convenus de programmer l'audience complète les 27 et 28 octobre prochains.
Julian Assange a participé mercredi à l'audience via visioconférence.
(Reportage Alistair Smout; version française Jean Terzian)