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L'immigration, quels coûts et quels bénéfices pour les pays d'accueil?

Publié le 07/07/2018 09:58
Mis à jour le 07/07/2018 11:45
Des migrants dans un centre de Médecins sans Frontières pour mineurs sans famille, le 3 juillet 2018 à Pantin, à la périphérie de Paris (Photo Christophe ARCHAMBAULT. AFP)

"Fardeau" ou "aubaine"? L'immigration suscite des interrogations récurrentes dans les pays d'accueil, où intellectuels et responsables politiques se divisent sur son impact économique.

Chômage, croissance, finances publiques... L'évaluation est compliquée, les situations variant fortement selon les territoires d'accueil, l'époque ou le type de migrants (familiaux, économiques, réfugiés).

Mais les économistes s'accordent sur des tendances générales, globalement favorables aux pays hôtes. Tour d'horizon des faits établis et des idées reçues, au moment où la "marche solidaire et citoyenne" de soutien aux migrants arrive samedi à Calais.

Quel impact sur le marché de l'emploi?

Dans un rapport publié en juin, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) soulignait que "la crise des réfugiés a accru les préoccupations de l'opinion publique quant aux avantages supposés des migrations", avec des inquiétudes sur "les salaires ou l'emploi".

Pour Emmanuelle Auriol, de la Toulouse School of Economics, il est cependant "faux" de dire que l'accueil des immigrés "rajoute du chômage". "Les migrants occupent des emplois souvent non pourvus, que ce soit dans la construction, la restauration ou les services à la personne", note-t-elle.

Autre avantage, mis en valeur par le groupe de réflexion BSI Economics: les flux migratoires augmentent la demande en stimulant la consommation, ce qui "crée potentiellement des emplois" dans les autres secteurs.

Reste que l'afflux massif de réfugiés peut avoir un impact à court terme sur le taux de chômage, dans certaines régions et sur certains segments de population.

En 2012, le Migration Advisory Committee (MAC), organisme parapublic du Royaume-Uni, avait ainsi évalué à 160.000 le nombre de Britanniques n'ayant pas trouvé d'emploi dans les cinq années précédentes du fait de la concurrence générée par l'immigration.

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Dans une étude publiée le 20 juin, l'OCDE a estimé que le nombre de chômeurs pourrait "augmenter d'environ 6%" d'ici à décembre 2020 en Allemagne, en l'absence de mesures favorisant "l'accès à l'emploi des réfugiés".

Un effet négatif toutefois considéré comme temporaire par nombre d'économistes. "En moyenne, et à long terme, les études convergent pour dire que l'immigration n'a pas d'effet négatif sur l'emploi", insiste Anthony Edo, chercheur au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii).

Quel impact sur la croissance?

"Il n'y a pas de doute, les migrations accroissent le produit intérieur brut" des pays d'accueil, en stimulant la consommation et l'activité, assure Jean-Christophe Dumont, chef du département migrations à l'OCDE.

Dans une étude publiée mi-juin, des chercheurs du CNRS ont eux aussi conclu, à propos du cas spécifique des demandeurs d'asile et sur la base de données issues de 15 pays européens, qu'un afflux de migrants entraînait une hausse du PIB par habitant, évaluée à 0,32% sur deux ans.

"Souvent, les migrants qui arrivent n'ont rien, ils ont besoin de tout", souligne Emmanuelle Auriol. "Leur donner de l'argent revient donc à faire une sorte de plan de relance keynésien".

A moyen et long terme, les immigrés sont aussi plus enclins à se lancer dans les affaires. Selon une étude de la National Venture Capital Association, sur 10.000 immigrés aux Etats-Unis, 62 créent une entreprise, un taux deux fois plus important que pour les natifs.

D'après les économistes du McKinsey Global Institute, les immigrants ont ainsi contribué pour près de 10% du PIB mondial en 2015, alors qu'ils ne représentaient que 3,4% de la population internationale.

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Quel impact sur les finances publiques?

L'immigration est souvent perçue comme un facteur aggravant pour les finances publiques, notamment dans des pays comme la France ou l'Italie, lourdement endettés -- l'argument généralement avancé étant que les immigrés perçoivent plus de prestations sociales qu'ils ne cotisent.

Une affirmation qui relève de l'idée reçue, selon Anthony Edo, qui juge l'impact fiscal de l'immigration "globalement neutre". Car si l'Etat doit assurer la protection sociale des migrants, ces derniers sont souvent jeunes, et ils travaillent.

Selon l'OCDE, les étrangers sont ainsi surreprésentés dans les allocataires sociaux dans les premières années qui suivent leur arrivée, mais contribuent ensuite à l'économie, du fait d'une structure d'âge favorable faisant qu'ils pèsent moins sur les retraites.

Tito Boeri, patron de la sécurité sociale italienne, a observé cette semaine que son pays en déclin démographique avait besoin d'immigrés pour payer ses retraites, et recommandé le maintien d'un flux migratoire légal pour assurer l'équilibre du fonds de retraites italien.

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