Des cellules de coordination locales et asyndicales appellent les chirurgiens-dentistes à se mobiliser pendant l'entre deux tours des législatives pour contester la réforme de leurs tarifs, un mouvement qui se traduira par la fermeture des cabinets dans certains départements, en particulier en Bretagne.
Dans leur ligne de mire, le règlement arbitral imposé par le précédent gouvernement après l'échec des négociations tarifaires entre les syndicats représentatifs des dentistes libéraux (FSDL, CNSD, Union dentaire) et l'Assurance maladie.
Il prévoit, à compter du 1er janvier 2018, un plafonnement des tarifs des prothèses en échange de revalorisations des soins conservateurs, jugées insuffisantes par la profession.
Les praticiens sont invités à garder portes closes de lundi à dimanche dans une douzaine de départements (Côtes-d'Armor, Finistère, Ariège, Gironde, Haute-Garonne, etc.).
En Ille-et-Vilaine, où est née la première cellule de coordination des dentistes libéraux (CCdeli), huit cabinets sur 10 seront fermés, selon sa cofondatrice Anne-Sophie Hodebert, et une manifestation se tiendra à Rennes mardi 13 juin.
Le même jour, des rassemblements sont prévus dans une dizaine d'autres départements, comme dans le Territoire de Belfort, où plus de 80% des dentistes libéraux "feront grève" mardi, selon la CCdeli locale.
La soixantaine de cellules créées ont rassemblé "13.000 chirurgiens-dentistes en moins de trois mois", explique à l'AFP Mme Hodebert, soucieuse de poursuivre le mouvement "#Dentger" lancé par les étudiants et d'"informer" la profession.
Elles sont soutenues par les syndicats - la FSDL appelle également à la grève - , qui espèrent une réouverture des négociations et ont lancé des procédures juridiques contre le règlement arbitral.
Reçu pour la première fois jeudi au cabinet de la nouvelle ministre de la Santé Agnès Buzyn, le président de l'Union dentaire, Philippe Denoyelle, estime avoir trouvé "une oreille attentive".
Début mars, entre 6.000 et 10.000 personnes avaient manifesté à Paris contre la réforme.