Le président du Medef, Pierre Gattaz, a affirmé mardi que "toutes les options" restaient "sur la table" concernant un éventuel retrait de l'organisation patronale de la négociation sur l'assurance chômage.
Lundi, "de manière unanime, le Conseil exécutif du Medef a jugé qu'il était impossible de se positionner de manière claire sur ce projet de loi dans l'état actuel des discussions", a déclaré M. Gattaz lors de sa conférence de presse mensuelle.
"Nous déciderons collectivement au sein du Medef, dans les jours qui viennent, sur des éléments rationnels et factuels notamment avec l'étude du texte de loi définitif", a-t-il ajouté.
Mi-avril, le patron des patrons avait donné jusqu'au 9 mai au gouvernement pour "profondément corriger" le texte porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, exigeant notamment le retrait du compte personnel d'activité (CPA), du mandatement pour les petites entreprises sans représentation du personnel, et de la modulation obligatoire des cotisations sur les CDD.
Mais les députés ne sont rentrés dans le vif du texte que lundi, même si le gouvernement a aussitôt repoussé les votes sur les amendements.
"La loi travail est un des éléments de l'assurance chômage et des problèmes de l'assurance chômage", a déclaré M. Gattaz.
"C'est pourquoi toutes les options restent à ce stade pour nous sur la table: continuer la négociation, ou sortir de ce système, en considérant que le gouvernement n'a pas fait ce qu'il fallait faire et ne nous mettant pas en situation de mener une discussion intelligente, ambitieuse et efficace" sur la réforme de l'assurance chômage, a-t-il ajouté.
Le ministre des Finances, Michel Sapin, a pour sa part estimé que la menace du Medef relevait d'un "accès de mauvaise humeur".
"L'assurance chômage est la propriété des entreprises et des salariés. Ca me paraît un bien précieux", a-t-il dit lors d'un point presse.
"La préservation du paritarisme vaut plus que des accès de mauvaise humeur", a-t-il estimé.