Que s’est-il passé ?
- Les marchés actions ont connu une journée mitigée, l’Europe ayant grimpé d’environ 1,7 % en raison des plans de réouverture, la France rejoignant les pays dont les plans débuteront le 11 mai, tandis que les États-Unis ont reculé de 0,5 % au milieu d’une série de publications de bénéfices et d’une nouvelle baisse de la confiance des consommateurs, bien que les attentes se soient améliorées. Le PIB préliminaire du premier trimestre commencera à montrer l’impact de la pandémie, même si le deuxième trimestre sera encore pire. Le pétrole a légèrement augmenté et le dollar américain a poursuivi sa chute récente. Ce matin, les futures sont à la hausse.
- Les bénéfices continuent de dépeindre un tableau d’incertitude pour les entreprises, alors que les prévisions sont revues à la baisse et que les dividendes sont réduits. Caterpillar (NYSE:CAT) et Ford (NYSE:F) ont déçu et avec uniquement une réouverture partielle des usines Ford à partir du 18 mai, le deuxième trimestre sera probablement encore pire. Les ventes de Starbucks (NASDAQ:SBUX) ont chuté pour la première fois en 11 ans, et ils s’attendent à ce que ça prenne beaucoup de temps pour revenir à la normale. Les bénéfices de BP (LON:BP) ont chuté de 66%, ceux d’UPS ont baissé malgré des ventes plus élevées, et Pfizer (NYSE:PFE) et PepsiCo ont battu, bien que Pepsi ait retiré ses prévisions pour 2020. Et les revenus d’Alphabet (NASDAQ:GOOGL) ont augmenté plus que prévu, bien que les estimations selon lesquelles les dépenses de publicité en ligne vont chuter cette année pourraient nuire aux bénéfices plus tard, et Samsung (KS:005930) a averti que ses bénéfices du deuxième trimestre allaient diminuer.
- Après avoir commencé la journée à 0,67 %, les rendements du Trésor américain à 10 ans sont tombés en dessous de 0,6 % avant de terminer la journée à 0,61 %. Les rendements du Bund allemand à 10 ans ont également chuté, à -0,47%. Les spreads de crédit sont restés stables ou se sont resserrés de 2 points de base sur tous les segments, et les spreads italiens se sont encore resserrés à 219 points de base par rapport à l’Allemagne, malgré la dégradation de leur notation de crédit par Fitch.
- Alors que les marchés font preuve de confiance pour 2021, les attentes en matière d’inflation restent très faibles, même si elles ont augmenté par rapport aux plus bas de mars. Aux États-Unis, le « breakeven » à 10 ans n’est encore que légèrement supérieur à 1 % et l’inflation à 5 ans dans 5 ans est de 1,5 %, ce qui laisse penser que les marchés obligataires s’attendent à une reprise beaucoup plus lente.
- Nous continuons à penser que les niveaux et les valorisations actuels sous-estiment encore les risques à venir, que ce soit en termes d’impact de la crise sur la croissance et les bénéfices, de l’échelonnement et de la progressivité de la reprise, du risque d’une seconde vague de contagion avec le dé-confinement et des pertes d’emplois plus permanentes si nous voyons davantage de faillites. En bref, nous ne nous attendons pas à une transition sans heurts vers « l’après-corona » et nous pensons donc que des risques de baisse subsistent.