Le Livret A, malgré un mois d'octobre marqué par une collecte nette moins bonne, renoue avec ses niveaux records enregistré en 2008 et 2009 profitant d'une rémunération en hausse et surtout de son rôle de placement refuge avec le retour de la crise.
Depuis le début de l'année, la collecte nette cumulée du Livret A, l'un des placements préférés des Français, se monte à 16,58 milliards soit déjà 2 fois plus que pour toute l'année 2010, mieux qu'en 2009 et proche du record de 2008 (18,7 milliards d'euros).
Le Livret A est parvenu à ce niveau exceptionnel malgré un mois d'octobre nettement moins bon que les précédents. La collecte nette -différence entre les dépôts et les retraits- a en effet touché un plus bas pour l'année, à 0,41 milliard d'euros contre plus 1,13 milliard en septembre. Malgré tout, ce chiffre est bien meilleur que celui d'il y a un an puisqu'à cette époque les retraits avaient été supérieurs aux dépôts.
A fin octobre, le total des avoirs en dépôt (encours), atteint un niveau record à 211,9 milliards d'euros contre 184,9 milliards en 2009 et 165 en 2008.
"Cette année, le Livret A profite de l'inquiétude des gens concernant la tournure de la crise économique et notamment des dettes souveraines et les Français privilégient donc les produits extrêmement liquides et sûrs!", analyse Cyril Blesson de Pair Conseil, cabinet d'études économiques appliquées.
Le Livret A, qui fêtera son bicentenaire en 2016, est totalement défiscalisé, et dépôts et retraits sont gratuits.
"Les gens ont peur et dans l'esprit des Français le Livret A est encore un peu associé à l'Etat et donc cela les sécurise encore plus", renchérit Gilles Etienne de Cyrus Conseil, société de gestion de patrimoine.
Au mois d'août quand le dossier grec et la crise des dettes souveraines sont revenus sur le devant de la scène provoquant la panique sur les marchés financiers, la collecte nette a atteint un niveau exceptionnel de près de 3 milliards d'euros.
En dehors de la crise, le Livret A a également bénéficié d'une rémunération en progression alors qu'à l'opposé les marchés d'actions affichent des reculs très marqués (-25% pour la Bourse de Paris depuis le 1er janvier) et que l'assurance-vie s'essouffle.
Bloqué entre août 2009 et août 2010 à 1,25%, le niveau de rémunération le plus faible de son histoire, le Livret A est passé de 1,75% à 2,00% en février et 2,25% au 1er août.
En 2012, le calcul du taux de ce placement, qui est revu automatiquement deux fois par an, le 1er février et le 1er août, et se fonde sur l'inflation et les taux d'intérêt sur les marchés, devrait stagner selon les analystes. Cependant tout dépendra du niveau de l'inflation, prévient M. Blesson.
Malgré tout selon les analystes, les vents devraient rester favorables au Livret A d'autant que les banques ont intérêt à voir leurs clients placés leurs économies sur ce produit.
"Dans le contexte actuel, les banques ont besoin de capter des ressources pour leur bilan et une partie des encours du Livret A reste au bilan des banques. C'est donc plutôt intéressant pour elle", selon M. Blesson.