BERLIN/FRANCFORT (Reuters) - Les syndicats d'Opel ont conclu mardi un accord avec la direction, acceptant des concessions en matière salariale en échange de garanties apportées par la filiale de PSA (PA:PEUP) sur l'investissement et l'emploi dans les usines allemandes de la marque automobile.
PSA, qui a racheté l'an dernier Opel à General Motors (NYSE:GM) pour 2,6 milliards de dollars (2,26 milliards d'euros environ), vise un retour à la profitabilité d'Opel à l'horizon 2020.
Les salariés des sites de production allemands de Rüsselsheim, Kaiserslautern, Eisenach, Dudenhofen et Bochum auront leur emploi garanti jusqu'à l'été 2023 et les investissements seront budgétés pour chaque site, selon un communiqué commun de la société, des comités d'entreprises et du syndicat IG Metall.
En contrepartie, les salariés ont accepté que les augmentations prévues en vertu d'une collection collective de l'industrie soient reportées jusqu'en 2020.
L'accord stipule que les suppressions d'emplois seront limitées à 3.700 postes, uniquement basées sur des départs volontaires. Quelque 3.500 salariés ont déjà accepté une telle offre.
A partir de la mi-2019, le Grandland X, y compris une version hybride, sera construit à l'usine d'Eisenach et 450 personnes travaillant sur le site verront leur emploi supprimé, a dit le groupe.
Les représentants du personnel d'Opel avaient craint la suppression de la moitié des 1.800 emplois de l'usine d'Eisenach faute d'accord sur les conditions de travail avec le groupe français.
"Avec ces éléments, nous avons finalement obtenu ce que nous demandions depuis longtemps", a déclaré le président du conseil d'entreprise d'Opel, Wolfgang Schaefer-Klug.
Les responsables syndicaux avaient prévenu la semaine dernière qu'ils allaient durcir le conflit avec la direction et appeler le personnel à manifester sur les sites, à moins que des progrès vers un accord ne soient réalisés.
Il y a deux semaines, le groupe allemand avait suspendu son plan de départs volontaires après avoir été alerté par les représentants du personnel sur le fait que la vague de départs déjà observée après la reprise de la marque par PSA pourrait entraîner une pénurie de travailleurs qualifiés.
"Avec l'accord d'aujourd'hui, des conditions préalables importantes ont été remplies, bien que les négociations aient été très intenses et complexes", a déclaré Jörg Köhlinger, responsable régional d'IG Metall.
Le président du directoire Michael Lohscheller a estimé dans un communiqué que cet accord contribuerait à l'amélioration de la compétitivité d'Opel
"Nous nous tournons vers l'avenir après avoir respecté notre engagement de ne pas fermer de sites et de ne pas procéder à des licenciements secs", a-t-il dit
(Riham Alkousaa et Ludwig Burger; Jean-Michel Bélot et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)