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Aéro: Monter en cadence freine la digitalisation des fournisseurs

Publié le 16/07/2018 18:22
© Reuters. AÉRO: MONTER EN CADENCE FREINE LA DIGITALISATION DES FOURNISSEURS
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par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - L'accélération des montées en cadence de production dans les monocouloirs monopolise l'attention des petits fournisseurs aéronautiques, qui peinent ainsi à mener la digitalisation de la production pourtant cruciale à moyen terme, estiment des industriels et des analystes.

Airbus (PA:AIR) et Boeing (NYSE:BA) ont l'intention de produire chacun dix monocouloirs de plus par mois à partir de 2019, ce qui permettrait de passer à un rythme de 60 avions pour l'A320 européen et à 57 pour le 737 américain, une accélération facilitée à la fois par des baisses de production de gros porteurs et par l'expérience acquise par le secteur.

Les deux avionneurs et leurs principaux équipementiers multiplient les initiatives pour digitaliser leur production afin de la rendre à la fois plus rapide et plus fiable, utilisant par exemple un "jumeau numérique", simulation informatique de l'ensemble des machines d'une usine.

"L'étape d'après, c'est d'essayer de pousser cette digitalisation chez leurs fournisseurs pour que ce ne soit pas eux les goulots d’étranglement dans la montée en cadence", souligne Pascal Fabre, directeur général au cabinet AlixPartners.

"Mais par rapport à l’horizon de temps pour passer à cadence 60 pour l’A320 d’ici 2019 et d’aller au-delà assez rapidement, on n'aura pas eu le temps de faire ces déploiements-là dans la 'supply chain'. Donc cela va mettre du temps à se diffuser", note-t-il au sujet de la digitalisation de la chaîne des fournisseurs.

Plutôt que d'expérimenter de nouvelles technologies, l'enjeu pour l'instant est de ne pas devenir le maillon faible de la chaîne des fournisseurs, souligne Jean-Claude Maillard, PDG de Figeac Aero, sous-traitant clé d'Airbus.

"Le progrès essentiel, c’est d’utiliser la technologie disponible actuellement pour usiner, fabriquer plus vite les pièces d’avions avec des gains significatifs des temps d’usinage et avec des réductions de cycles", souligne-t-il.

La pression exercée par les avionneurs ou les grands équipementiers sur les petits moyens fournisseurs pour qu'ils tiennent les cadences est telle qu'elle leur laisse peu d'oxygène pour préparer l'étape d'après, c'est-à-dire une fois que les cadences de production des programmes actuels seront stabilisées, souligne de son côté Sébastien Maire, partenaire chez Kea.

"Les relais de croissance après cette montée en cadence se situent en dehors du continent européen pour une partie, il faut que ces entreprises soient capables de s’internationaliser", dit-il, jugeant que le risque est ainsi décalé dans le temps.

MATURITÉ DIGITALE VARIABLE

Le financement n'est pas la principale difficulté, grâce notamment à l'aide du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), ajoute-t-il, pointant plutôt le manque de fournisseurs de robots très efficaces pour l'aéronautique.

Tous les fournisseurs n'avancent pas à la même vitesse dans la digitalisation de leur production mais, plus que leur taille, c'est leur culture qui influence leur maturité dans ce domaine, estiment des analystes.

"Recevoir une commande ou émettre un devis par voie électronique avec un client comme Airbus, cela fait partie du quotidien. En revanche, nous avons beaucoup plus de mal à le faire avec notre ‘supply chain’. Cela nous freine un peu dans les échanges de données avec nos fournisseurs", souligne Yannick Assouad, directrice générale de Latécoère (PA:LAEP).

Cet équipementier phare des grands avionneurs, qui leur fournit notamment des portes, manque surtout d'ingénieurs informatiques capables de piloter l'utilisation de "big data" (données massives). Ils sont d'autant plus difficiles à recruter que toutes les industries leur font la cour.

La filière aéronautique, qui a mis en place des formations spécifiques pour relancer le recrutement de techniciens spécialisés qui venaient à manquer, comme les chaudronniers, fait désormais face au défi de recruter des mathématiciens capables de l'aider à utiliser l'intelligence artificielle, par exemple.

"Très clairement, l’IA pourrait permettre une analyse plus en profondeur sur la corrélation d’évènements", souligne Yannick Assouad.

Elle dit aussi s'intéresser de très près à la technologie "blockchain", qui fonctionne comme un système permettant à une communauté de conserver un historique de données en toute transparence.

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"Nous pourrions plus facilement assurer une traçabilité de A à Z de l’origine des pièces et des matériaux qui les composent (...) et finalement suivre l’assemblage d’un avion de manière encore plus sécurisée et fiable", souligne-t-elle.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

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