ZURICH (Reuters) - Les horlogers suisses sont pessimistes, la proportion de chefs d'entreprise du secteur exprimant ce sentiment ayant doublé depuis 2015 pour atteindre 82%, selon une étude de Deloitte publiée mardi.
"La dégradation de la demande étrangère est la principale difficulté du moment et le secteur pense que ce sera encore le cas dans les 12 mois qui viennent", écrit le cabinet de conseil, ajoutant que 57% de la cinquantaine de chefs d'entreprise interrogés estiment que la demande de montres suisses à Hong Kong continuera de fléchir.
Baisse de la demande à Hong Kong, principal marché des fabricants de montres suisses, impact sur le tourisme des attentats en Europe et hausse des coûts exacerbée par un franc fort sont les principaux maux qui frappent l'horlogerie suisse.
Les exportations du secteur horloger helvétique ont chuté de 10,9% sur la période janvier-août 2016 et celles vers Hong Kong ont dégringolé de 27,6%.
L'étude de Deloitte décèle toutefois quelques motifs d'optimisme. "L'attrait du 'fabriqué en Suisse', la position dominante incontestable de la Suisse sur le marché de la montre de luxe et la capacité d'innover demeurent des données fondamentales solides", observe Karine Szegedi, l'auteur de l'étude, dans un communiqué.
L'Inde et les Etats-Unis pourraient se substituer à Hong Kong comme relais de croissance, lit-on encore dans l'étude, dont les auteurs observent par ailleurs que les "smartwatches" telles que l'Apple (NASDAQ:AAPL) Watch ne constituent pas a priori une menace pour la montre suisse.
Les actions Richemont (SIX:CFR) et Swatch Group perdaient 0,9% et 0,8% respectivement en Bourse de Zurich vers 12h00 GMT, tandis que l'indice européen des biens de consommation gagnait 0,45%.
(Silke Koltrowitz, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)