(Reuters) - Wal-Mart a perdu mercredi jusqu'à 10% à Wall Street après avoir prévenu que son bénéfice par action pourrait baisser de jusqu'à 12% sur le prochain exercice, du fait notamment de dépenses liées aux technologies et au personnel.
Le premier distributeur mondial a annoncé en outre que son chiffre d'affaires resterait stable sur son exercice 2016, en raison d'un impact plus fort qu'initialement prévu de la vigueur du dollar sur ses ventes à l'international.
Malgré la promesse d'un plan de rachat d'actions de 20 milliards de dollars (17,5 milliards d'euros) sur deux ans, la nouvelle a fait perdre jusqu'à 10% à l'action Wal-Mart, effaçant quelque 21 milliards de dollars de capitalisation boursière.
L'action est tombée jusqu'à 60,18 dollars, son plus bas niveau depuis plus de trois ans, en route pour sa plus mauvaise séance depuis 17 ans. Elle perdait encore 7,9% à 61,48 dollars vers 18h50.
"On peut toujours faire mieux sur le court terme mais ce ne sera pas suffisant", a déclaré le directeur général Doug McMillon lors d'une journée investisseurs à New York.
Wal-Mart prévoyait précédemment une croissance de 1 à 2% de son chiffre d'affaires sur son exercice clos en janvier 2016.
Hors effet de change, la croissance aurait atteint 3%, a ajouté le groupe.
Le bénéfice par action est de son côté attendu en baisse de 6 à 12% sur le prochain exercice. Wal-Mart est plus optimiste sur le long terme avec un objectif d'une croissance de 5 à 10% du bénéfice par action à la fin de l'exercice s'achevant en janvier 2019.
"Ces prévisions sont très décevantes", tranche Brian Yarbrough, analyste chez Edward Jones. "Et la grande question est de savoir ce qui arrivera si jamais les investissements annoncés ne se traduisent pas par une amélioration des ventes."
Doug McMillon avait auparavant indiqué sur CNBC que le dollar fort aurait un impact de 15 milliards de dollars sur le chiffre d'affaires de l'exercice en cours.
Il a également annoncé que le groupe renforcerait son réseau de points retrait aux Etats-Unis cette année, avec l'ajout de 3.000 managers. Avec ce service gratuit, Wal-Mart entend mettre à profit son réseau de magasins physiques pour résister à la concurrence du e-commerce à l'approche de la période de Noël.
Wal-Mart prévoit par ailleurs une croissance plus faible de l'ouverture de nouveaux magasins et annonce de 85 à 95 nouvelles supérettes sur l'exercice s'achevant en janvier 2017, contre 160-170 sur l'exercice en cours.
Même tendance sur les grandes surfaces avec de 50 à 60 nouveaux hypermarchés sur le prochain exercice, contre 60 à 70 cette année.
Le géant de la distribution est confronté à une concurrence féroce sur de nombreux fronts, de la part des enseignes de commerce en ligne comme Amazon (O:AMZN) mais aussi des distributeurs discounts et de rivaux s'attaquant à ses parts de marché sur le commerce alimentaire, son traditionnel point fort.
Wal-Mart subit la pression de ses actionnaires qui attendent des mesures radicales pour relancer le chiffre d'affaires. Le groupe a annoncé la semaine dernière la nomination d'un nouveau directeur financier en la personne de Brett Biggs.
(Sruthi Ramakrishnan à Bangalore et Nathan Layne à Chicago; Véronique Tison et Patrick Vignal pour le service français)