Dassault Aviation et Thales (PARIS:TCFP) ont livré mercredi deux premiers Mirage 2000 modernisés à l’armée de l'air indienne, avec en tête l'énorme contrat Rafale en Inde, toujours en négociation.
"L'Inde est le premier client à l'export de Dassault Aviation et la relation historique que nous entretenons avec l'armée de l'air indienne dure depuis 60 ans, et ne cesse de se renforcer", a déclaré le PDG de l’avionneur, Eric Trappier, lors d'une cérémonie sur la base aérienne d'Istres.
"Le Rafale est le pas suivant logique", a-t-il ajouté en présence de l'ambassadeur indien en France Arun K. Singh, en référence aux négociations entamées en janvier 2012 avec l'Inde pour la vente de 126 Rafale, le dernier né en matière d'aéronautique française de défense.
New Delhi fut le premier client export de Dassault, à qui il avait vendu l’Ouragan, son avion de chasse à réaction, en 1953. La relation avec Thales date également de cette période.
Le contrat de modernisation des Mirage 2000 de l’armée de l’air indienne, acquis en 1995, se prêtait parfaitement à ce message, en montrant que Dassault et ses partenaires remplissent l'ensemble de leurs engagements, y compris en termes de calendrier, et sans dérapage de coûts.
Il permet également de répondre au voeu des Indiens de voir s'opérer des transferts de technologies à leur profit, alors que New Delhi a fait du "Make in India" (fabriqué en Inde, ndlr) son leitmotiv sur le plan économique avec ses partenaires étrangers.
Signé en 2011 après 5 années de négociations, le contrat Mirage 2000 - d’un montant de 1,4 milliard d'euros à partager entre Thales et Dassault, selon LaTribune.fr - porte sur 51 appareils.
Il prévoit que la modernisation des exemplaires suivants les deux premiers sera effectuée à Bangalore, en Inde, sous la responsabilité de Hindustan Aeronautics Limited (HAL), le partenaire indien de Dassault dans le cadre du contrat Rafale.
Bien que largement moins complexe que le contrat Rafale, il permet de démontrer aux autorités indiennes que le système mis en place par Dassault et ses partenaires fonctionne parfaitement et répond à leurs attentes.
Le contrat Rafale prévoit la fabrication de 18 appareils en France puis de 108 avions sous licence sur place, et implique des transferts de technologie en Inde.
Pour les industriels, cela signifiait l'identification de partenaires indiens pour établir la chaine d'approvisionnement, ce qui a été précisément fait avec le contrat Mirage 2000.
Pierre Eric Pommellet, le directeur-général adjoint de Thales, a ainsi indiqué que les deux groupes avaient "développé une solide supply chain qui a largement contribué à assurer la réussite du programme de modernisation du Mirage 2000."
Pour Eric Trappier, "répondre aux demandes des clients en termes de calendrier et de performance est un grand succès."
Il s'est également réjouit que le Rafale réponde aux demandes de l'aviation militaire indienne et que les difficultés autour de la responsabilité industrielle des appareils fabriqués en Inde étaient réglés.
"Vous pouvez imaginer ma satisfaction d’entendre de la part du chef d’état-major de l'armée de l'air indienne qu'il veut un avion éprouvé au combat, le Rafale", a déclaré M. Trappier. "Et de la part du patron de HAL que nous avions un accord sur le partage des responsabilités."
Selon lui, Dassault a accepté qu’un seul contrat couvre l’ensemble des aspects afin d’apporter les garanties nécessaires aux yeux du ministère indien de la Défense.
Le contrat est à présent "finalisé à 95%", a-t-il ajouté en indiquant que le travail actuel avec le ministère indien consiste à passer en revue l’ensemble des milliers de pages du contrat.
"Je voudrais que l'on puisse aller vite (mais) c'est un énorme contrat. Comme je l'ai déjà dit, je préfère que nous prenions du temps maintenant (...) plutôt que d'avoir des problèmes plus tard", a-t-il explique.
Mais à ses yeux, le contrat Mirage "pave le chemin pour un défi bien plus grand, le programme Rafale en Inde."