HONG KONG (Reuters) - Des heurts ont éclaté dans un village chinois connu pour avoir expérimenté la démocratie, après l'arrestation d'au moins 13 personnes dans la nuit de lundi à mardi, ont rapporté des habitants de la localité et certains médias de Hong Kong.
L'opération de police dans le village de pêcheurs de Wukan, dans la province du Guangdong (sud-est de la Chine), a eu lieu moins d'une semaine après la condamnation à trois ans de prison, pour corruption et autres accusations, du chef du village Lin Zuluan, qui avait été démocratiquement élu.
Une personne en contact avec des proches à Wukan a dit à Reuters que 300 à 400 policiers avaient pris part à l'opération et que de nombreux villageois avaient été blessés. Le village est désormais bouclé par la police et les connections internet y ont été interrompues.
Sur des vidéos obtenues par la radio-télévision hongkongaise RTHK auprès d'habitants du village, on voit des centaines de policiers anti-émeutes affrontant des dizaines de villageois qui défilaient mardi matin avec des drapeaux chinois.
Selon la radio de Hong Kong, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc lors de son intervention.
En 2011, Wukan avait fait la une de l'actualité internationale, les villageois mettant à sac le poste de police et les bureaux des autorités locales pour protester contre la confiscation de terres et contre les affaires de corruption. Après des mois de manifestations, l'ancien chef du village avait été limogé et les habitants avaient élu démocratiquement nombre de dirigeants des manifestations.
(Venus Wu; Eric Faye pour le service français)