PARIS (Reuters) - François Hollande et son gouvernement ont tenté lundi d'insuffler leur optimisme aux Français pour 2015, une année commencée sous une conjoncture un peu plus favorable, laissant entrevoir, sans le promettre, un premier reflux du chômage.
Déterminé à prendre "tous les risques" pour réformer et relancer l'économie française, le président français a promis de s'appuyer sur les "forces positives" du pays qui refusent de se laisser "submerger par l'angoisse" de l'avenir.
Invité durant deux heures de France Inter, il a dit attendre pour 2015 une reprise de la croissance, qu'il espère supérieure à la prévision officielle de 1%, une condition sine qua non pour faire baisser le chômage dont la hausse ternit son quinquennat.
"Je vais faire en sorte avec l'application du pacte de responsabilité, avec la loi activité-croissance, avec le soutien que nous allons apporter aux industries innovantes, à ce que nous pouvons faire par rapport à la recherche, d'avoir plus de 1% de croissance en 2015", a assuré François Hollande.
"Si nous avons plus de croissance nous aurons moins de chômage", a résumé le président, dont la promesse d'inverser la courbe du chômage avant la fin 2013, maintenue contre vents et marées avant d'être abandonnée, a miné la crédibilité.
Les baisses de l'euro et du pétrole, qui se sont accélérées lundi, ainsi que les taux d'intérêt historiquement bas nourrissent l'optimisme du gouvernement sur sa capacité à dépasser les prévisions de croissance en 2016 et 2017.
François Hollande a dit "assumer" la responsabilité de l'échec, à ce jour, du gouvernement sur le sujet de préoccupation numéro un des Français, après une nouvelle hausse du chômage de 0,8% en novembre.
"JE PRENDRAI TOUS LES RISQUES"
"Il y a une responsabilité que j'assume", a-t-il dit, défendant ses choix économiques en faveur des entreprises qui font grincer des dents à gauche.
"J'ai été élu sur le changement, je changerai tout ce qui bloque, empêche, freine et nuit à l'égalité et nuit au progrès, c'est quand même assez simple, je prendrai de ce point de vue là tous les risques", a-t-il déclaré, repoussant l'idée d'un passage en force, via l'article 49-3 de la Constitution, pour faire voter la loi sur la croissance de son ministre de l'Economie, Emmanuel Macron.
"Si c'est favorable à l'emploi, si c'est juste socialement, pourquoi la gauche ne la voterait pas ?", a-t-il dit à propos d'un texte qui n'est pas selon lui "la loi du siècle".
Réuni pour le premier conseil des ministres de l'année, le gouvernement s'est montré, à l'image du président, volontariste et confiant en l'avenir, avec des mots souvent identiques qui démontaient le souci d'afficher un visage uni.
Si François Hollande s'est bien gardé de fixer une échéance pour la baisse du chômage, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a pris des risques.
"Il faut absolument que ce soit l'année de l'inversion de la courbe du chômage, on fait tout pour cela", a dit à sa sortie du conseil en appelant à la lutte contre le "déclinisme" et à la mobilisation des "énergies créatrices" et "positives".
Message relayé par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui a voulu donner l'image d'un gouvernement "fier" de son action et confiant de récolter bientôt les fruits des réformes engagées pour relancer la croissance.
"Nous sommes déterminés à faire reculer le niveau du chômage", a-t-il dit. "Aujourd'hui, il faut être mobilisés, déterminés, rassemblés, forts pour réussir, je pense que ce message s'adresse à la majorité bien sûr et puis aussi aux Français", a dit le porte-parole du gouvernement.
(Elizabeth Pineau et Julien Ponthus, édité par Yves Clarisse)